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La logique du toujours plus avec moins conduit tôt ou tard à la défaite

Général de Villiers : « La logique du toujours plus avec moins conduit tôt ou tard à la défaite »

© photo Constantin LIANOS - www.monsieur-legionnaire.org)

Depuis quelques mois, le chef d’état-major des armées (CEMA), le général Pierre de Villiers, publie régulièrement des « lettres à un jeune engagé » dans lesquelles il défend les valeurs qui doivent animer chaque militaire.

Dans sa dernière livraison, le CEMA aborde un sujet délicat en ces temps de campagne électorale. En effet, il a choisi de parler des « moyens » nécessaires aux armées pour qu’elles puissent accomplir leurs missions, au-delà de la force morale dont font preuve, chaque jour, les militaires français.

Dans les affaires militaires, il n’est pas possible de tout maîtriser. Et, pour le général de Villiers, il faut donc « accepter que certains paramètres puissent nous échapper ». En revanche, poursuit-il, « s’il y a bien un paramètre sur lequel le pays dispose d’une liberté souveraine pour agir, c’est celui du choix des moyens pour assurer sa défense. »

Et, pour le CEMA, c’est une question de « lucidité » pour « évaluer la menace à son juste niveau et comprendre le danger, avant qu’il ne soit trop tard » mais aussi de « volonté » afin de « consentir, à temps, les efforts nécessaires et suffisants à la régénération de la force. » Et d’insister : « dans le brouillard de la guerre, il y a, au moins, une chose de sûre : la logique du ‘toujours plus avec moins’, poussée au-delà de toute mesure, expose les soldats et conduit, tôt ou tard, à la défaite. »

Comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises, le général de Villiers a de nouveau parlé d’un « effort de guerre », qui relève de la « responsabilité du pays ». Insistant sur le fait que le devoir des armées est d’entretenir et d’employer leurs moyens « à bon escient » car, dit-il, « nous ne sommes pas ignorants des difficultés budgétaires du pays », le CEMA rappelle simplement qu’il faut des moyens pour couvrir le « besoin d’équipements pour protéger, de munitions pour combattre, de soutien logistique pour durer, de personnels formés, entraînés et motivés pour gagner. »

« Nous ne nous plaignons pas. Nous demandons seulement à avoir les moyens de nos responsabilités, au quotidien, bien sûr et, encore plus, au combat », résume-t-il.

 

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