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Les actualités de
Monsieur Légionnaire

OTAGES : PARLONS-EN !

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« Vivre, vivre et toujours vivre »

Gérard BLUA « Vivre »

 chanté par Jean-Claude ETTORI

Il y a 800 ans, huit siècles pour bien insister, un Ordre se créait en Europe et très précisément en Aragon. Cet Ordre devait sa naissance à un prêtre de l’Ordre des Frères prêcheurs, Raymond de Pennafort, et à un chevalier français, Pierre Nolasco.

 Son nom ?

L’Ordre de la Merci ou de Notre-Dame de la Merci. 

Son but ? Aller se mettre entre les mains des Maures comme caution de leurs prisonniers qui seraient alors renvoyés sans rançon. 

L’Ordre fut officiellement approuvé et consacré par le pape Grégoire IX en 1223 à Barcelone. Il y a donc huit siècles exactement. De statut militaire au départ, il devint ecclésiastique au XIV ° siècle poursuivant son action de rachat des captifs et otages chrétiens. En 1750 l’Ordre s’installa à Marseille dans l’ancien couvent des Récollettes, avant d’être supprimé sous la Révolution. Cette histoire est donc aussi marseillaise.

Aujourd’hui

Alors que 200 otages déclarés dont certains franco-israéliens sont à ce jour détenus dans la guerre Israël-Hamas, souvenons-nous de cet « anniversaire » de la création de l’Ordre de la Merci. Huit siècles plus tard, des hommes, des femmes et des enfants sont toujours pris en otage, c’est à dire capturés, détenus, et conservés comme garantie dans la suite des événements de guerre.   

Une vieille histoire mais pas si ancienne …

En France même, rappelons-nous, que durant la Commune de Paris, en avril 1871, des otages furent saisis par la Commune. Ainsi Gustave Chaudey, G. Veysset, M. Bonjean, président de la Cour de Cassation, monseigneur Darboy, archevêque de Paris et l’abbé Deguerry, curé de la Madeleine, furent exécutés comme otages, ainsi que 47 autres malheureux. Pensons à la seconde Guerre mondiale …  

Les otages (du latin Obses) tout au cours des siècles n’ont jamais disparu. Nos côtes provençales ont subi les effets dévastateurs des razzias durant des siècles. Tel fut le cas de Saint Maïeul pris en otage  en 972, quatrième abbé de Cluny et  refondateur de l’Ordre. Combien de nos grands marins se sont-ils d’ailleurs illustrés dans cette guerre contre la piraterie, ces razzias et la mise en esclavage de nos provençaux et alpins. Et pour nos marins, pensons au chevalier Paul.. 

Depuis 8 siècles, une réalité 

Quelle honte de voir se perpétuer de telles pratiques que l’on penserait d’un autre siècle. L’otage est encore une réalité d’aujourd’hui. Combien pourrions-nous en énumérer les exemples douloureux. Ayons une pensée profonde pour ces hommes, ces femmes, ces enfants et leurs familles. Mais huit siècles plus tard que faisons-nous ?

À Marseille, le 19 octobre 2023

Jean-Noël Beverini

(Propos recueillis par Constantin LIANOS)

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