Jacques LICARI n'est plus
Avis de décès
C’est avec tristesse que nous avons appris la disparition de notre camarade Jacques LICARI, président de la section des BDR de la FBMIG et membre de l’AACLEM depuis fort longtemps.
Nous perdons par la même occasion un soutien important parmi les anciens combattants des BDR.
En effet, Jacques LICARI a toujours défendu l’AACLEM et son président à son absence aux réunions des anciens combattants de Marseille.
Ses obsèques ont eu lieu le Mercredi 11 Janvier à 10 H 00 au funérarium du Cimetière Saint-Pierre de Marseille.
Mise en place des porte-drapeaux et anciens combattants à 9 H 45.
Association de la 1ère Division Française Libre
UN FRANÇAIS LIBRE… VENU D’AFRIQUE !!!
Né le 5 septembre 1925 à Tunis, il appartient à une famille de cinq enfants- quatre garçons et une fille- Elevés dans le culte du drapeau tricolore et du patriotisme comme seuls peuvent le ressentir ces français vivant hors de France, mais qui ont les yeux fixés sur la mère patrie ; d'ailleurs trois de ses frères seront anciens combattants et invalides de guerre- En 1940 à quinze ans il apprend que la France vient d'être écrasée par l'Allemagne nazie et qu'elle est occupée et il en pleure , mais il a la chance d'entendre la voix du général de Gaulle peu connu encore à l'époque qui vient de lancer son célèbre appel du 18 juin 1940.
Avec quelques amis de son âge, il envisage de rejoindre les Forces Françaises Libres, mais il devra attendre la fin de la campagne de Tunisie et la libération de Sfax où il fait ses études secondaires pour voir son rêve se réaliser.
Le 13 avril 1943, c'est fait, il contracte un engagement pour la durée de la guerre au titre de la 1° Division Française Libre, qui est en pleine constitution en Tripolitaine et demande immédiatement à servir en unité combattante.
Après quelques semaines d'instruction et aussi quelques ennuis de santé, il est affecté dans une compagnie de combat du 22° bataillon de marche Nord Africain, seule unité à être composée à la fois de Marocains, de Tunisiens, d'Algériens et d'européens......
Malgré un accident qui aurait pu avoir des conséquences plus graves, Jacques LICARI, se retrouve cantonné à Hammamet en Tunisie, où le 22° BMNA attend pour embarquer pour rejoindre avec la Division le Corps expéditionnaire Français en Italie sous le commandement du général JUIN.
Dès son débarquement le bataillon va connaître son baptême du feu lors des combats du Garigliano le 11 mai 1944 où Jacques LICARI est blessé une première fois, tandis que nombre de ses camarades autour de lui sont tués ou blessés.
Le bataillon ayant été relevé pour reconstituer ses pertes, il est à nouveau engagé à Radicofani le 15 juin à la côte 632, Jacques LICARI étant le radio de la 3° compagnie, permet grâce à son sang froid de faire allonger le tir d'artillerie allié, ce dernier trop court causant des pertes aux unités amies. Il a ce jour là tout juste dix huit ans et demi......
Le 7 août 1944, les unités françaises dont le 22° BMNA sont regroupées dans la région de Tarente en vue de leur embarquement sur le S/S Volendam, pour participer au débarquement sur les côtes de Provence
Le 16 août il touche la terre de France à Cavalaire
Dès le 20 août la DFL est à l'ouvrage et s'empare du mont Redon et des Maurettes ; Sa compagnie attaque le 21 août la ferme de Beaulieu, véritable bunker allemand et la prend d'assaut au prix de quatre tués et une dizaine de blessés, et libère ensuite le village de La Crau : Jacques LICARI y gagne sa première citation.
Le 22° BMNA va poursuivre sa progression et rencontre de plus en plus de résistance de la part des troupes allemandes notamment au Touar.
En cinq jours de combats la Division perd 229 tués dont 14 officiers, 692 blessés dont 33 officiers ; le 27 août le dernier réduit allemand capitule à Saint Mandrier.
Le 3 septembre après avoir remonté la vallée du Rhône, Jacques LICARI pénètre un des premiers dans Lyon au sein de la 3° compagnie du 22° BMNA.
Le 9 septembre le bataillon repart en direction du nord passant par Autun, Chagny, Dijon, Dôle, Beaume Les Dames et le 21 septembre les premiers accrochages ont lieu avec les éléments allemands en retraite.
Le 30 septembre la compagnie est stoppée devant Ronchamp dans le bois de la Nanue et subit des pertes sévères, l'aumônier du bataillon le père BIGOT, tentant de ramener le corps d'un caporal, est fait prisonnier et froidement abattu d'une rafale de pistolet mitrailleur dans le dos à Eboulet.
Le 3 octobre Ronchamp étant libéré, le bataillon est mis au repos et Jacques LICARI et ses camarades goûtent les joies de véritables lits en logeant chez les habitants.....
Il se voit attribuer une nouvelle citation en tant que radio, citation qui sera transformée plus tard à l'ordre de l'Armée avec la Médaille Militaire. Le 20 novembre il participe encore à l'attaque du col de Chevestrière.
Le 1° décembre le bataillon est relevé dans la région de Massevaux et dirigé comme les reste de la Division sur le front de Royan, mais l'offensive allemande de Von Runstedt dans les Ardennes, contraint à son rappel rapide en Alsace, où la bataille de Colmar va faire rage dans le secteur de Benwasser, puis les 29 et 30 janvier 1945 dans le bois d'Ohenheim et le Speck.
Le 28 février le 22° BMNA reçoit l'ordre de rejoindre les Alpes Maritimes comme toutes les autres unités de la DFL afin de réduire les dernières résistances allemandes dans le massif de l'Authion, et Jacques LICARI, comme ses camarades des Forces Françaises Libres, ne comprend pas pourquoi la DFL n'a pas l'honneur de pénétrer en Allemagne nazie.
Ainsi il va voir encore mourir nombre de ses compagnons de combat à côté de lui lors des accrochages dans la vallée de la Roya et dans le village de Piéna où sept tirailleurs blessés sont achevés par les allemands et le lieutenant Fèvre tué par un snipper ; attaque également au Mangiabo à 1800 mètres d'altitude, la cime du Bosc, de la croix de Cougoule, l'occupation de la cime du tron, puis Olliveta et San Michèle, et enfin Vintimille.
Le 27 avril le bataillon est regroupé et cantonné à Juan les pins où il apprend la capitulation de l'Allemagne nazie, le 9 mai il défile dans Cannes, puis le 18 juin à Paris.
Jacques LICARI est démobilisé en juillet 1945 et va reprendre ses études.
Comme il le dit aujourd'hui, il regrette d'avoir tardé à écrire ou confier ses mémoires et cette partie de sa vie liée au 22° BMNA. A 83 ans il évoque le souvenir de ses officiers, les commandants LEQUESNE et PALENC, les lieutenants DURIEZ, ANTHONIOZ, DEMOLINS, CAYLAS, NAUDET et NESSLER, tous ceux qui ont donné leur vie pour que vive la France.
Sa pensée va également à ses amis tombés à ses côtés LEBLOND, RIVIERE, AZOULAY, le père BIGOT, LANGLOIS et tous les Algériens, Tunisiens, Marocains qui ont tant donné à notre pays lors des combats pour la libération du Territoire.
Plus tard Jacques LICARI a fait carrière à la SNCF tout en s'occupant de ses camarades anciens combattants dans le cadre d'abord de l’association des cheminots anciens combattants, puis de la Fédération Nationale des blessés multiples et impotents de guerre dont il est le vice-président national, vice-président régional des plus grands invalides de guerre, vice-président du Comité de coordination des associations d'anciens combattants et victimes de guerre de Marseille et des Bouches du Rhône dont il est l’un des fondateurs.
Jacques LICARI été grand invalide de guerre à 100% et plus, Chevalier de la Légion d’honneur, Médaillé Militaire, Croix de guerre 39/45 avec palme et bronze, croix du combattant volontaire de la Résistance, Croix du combattant volontaire 39/45.
Je perds aujourd’hui un ami qui a toujours défendu les plus démunis et les dénigrés par des traitres, droit, honnête et fidèle, une race en voie de disparition hélas !
Né le 5 septembre 1925 à Tunis, il appartient à une famille de cinq enfants- quatre garçons et une fille- Elevés dans le culte du drapeau tricolore et du patriotisme comme seuls peuvent le ressentir ces français vivant hors de France, mais qui ont les yeux fixés sur la mère patrie ; d'ailleurs trois de ses frères seront anciens combattants et invalides de guerre- En 1940 à quinze ans il apprend que la France vient d'être écrasée par l'Allemagne nazie et qu'elle est occupée et il en pleure , mais il a la chance d'entendre la voix du général de Gaulle peu connu encore à l'époque qui vient de lancer son célèbre appel du 18 juin 1940.
Avec quelques amis de son âge, il envisage de rejoindre les Forces Françaises Libres, mais il devra attendre la fin de la campagne de Tunisie et la libération de Sfax où il fait ses études secondaires pour voir son rêve se réaliser.
Le 13 avril 1943, c'est fait, il contracte un engagement pour la durée de la guerre au titre de la 1° Division Française Libre, qui est en pleine constitution en Tripolitaine et demande immédiatement à servir en unité combattante.
Après quelques semaines d'instruction et aussi quelques ennuis de santé, il est affecté dans une compagnie de combat du 22° bataillon de marche Nord Africain, seule unité à être composée à la fois de Marocains, de Tunisiens, d'Algériens et d'européens......
Malgré un accident qui aurait pu avoir des conséquences plus graves, Jacques LICARI, se retrouve cantonné à Hammamet en Tunisie, où le 22° BMNA attend pour embarquer pour rejoindre avec la Division le Corps expéditionnaire Français en Italie sous le commandement du général JUIN.
Dès son débarquement le bataillon va connaître son baptême du feu lors des combats du Garigliano le 11 mai 1944 où Jacques LICARI est blessé une première fois, tandis que nombre de ses camarades autour de lui sont tués ou blessés.
Le bataillon ayant été relevé pour reconstituer ses pertes, il est à nouveau engagé à Radicofani le 15 juin à la côte 632, Jacques LICARI étant le radio de la 3° compagnie, permet grâce à son sang froid de faire allonger le tir d'artillerie allié, ce dernier trop court causant des pertes aux unités amies. Il a ce jour là tout juste dix huit ans et demi......
Le 7 août 1944, les unités françaises dont le 22° BMNA sont regroupées dans la région de Tarente en vue de leur embarquement sur le S/S Volendam, pour participer au débarquement sur les côtes de Provence
Le 16 août il touche la terre de France à Cavalaire
Dès le 20 août la DFL est à l'ouvrage et s'empare du mont Redon et des Maurettes ; Sa compagnie attaque le 21 août la ferme de Beaulieu, véritable bunker allemand et la prend d'assaut au prix de quatre tués et une dizaine de blessés, et libère ensuite le village de La Crau : Jacques LICARI y gagne sa première citation.
Le 22° BMNA va poursuivre sa progression et rencontre de plus en plus de résistance de la part des troupes allemandes notamment au Touar.
En cinq jours de combats la Division perd 229 tués dont 14 officiers, 692 blessés dont 33 officiers ; le 27 août le dernier réduit allemand capitule à Saint Mandrier.
Le 3 septembre après avoir remonté la vallée du Rhône, Jacques LICARI pénètre un des premiers dans Lyon au sein de la 3° compagnie du 22° BMNA.
Le 9 septembre le bataillon repart en direction du nord passant par Autun, Chagny, Dijon, Dôle, Beaume Les Dames et le 21 septembre les premiers accrochages ont lieu avec les éléments allemands en retraite.
Le 30 septembre la compagnie est stoppée devant Ronchamp dans le bois de la Nanue et subit des pertes sévères, l'aumônier du bataillon le père BIGOT, tentant de ramener le corps d'un caporal, est fait prisonnier et froidement abattu d'une rafale de pistolet mitrailleur dans le dos à Eboulet.
Le 3 octobre Ronchamp étant libéré, le bataillon est mis au repos et Jacques LICARI et ses camarades goûtent les joies de véritables lits en logeant chez les habitants.....
Il se voit attribuer une nouvelle citation en tant que radio, citation qui sera transformée plus tard à l'ordre de l'Armée avec la Médaille Militaire. Le 20 novembre il participe encore à l'attaque du col de Chevestrière.
Le 1° décembre le bataillon est relevé dans la région de Massevaux et dirigé comme les reste de la Division sur le front de Royan, mais l'offensive allemande de Von Runstedt dans les Ardennes, contraint à son rappel rapide en Alsace, où la bataille de Colmar va faire rage dans le secteur de Benwasser, puis les 29 et 30 janvier 1945 dans le bois d'Ohenheim et le Speck.
Le 28 février le 22° BMNA reçoit l'ordre de rejoindre les Alpes Maritimes comme toutes les autres unités de la DFL afin de réduire les dernières résistances allemandes dans le massif de l'Authion, et Jacques LICARI, comme ses camarades des Forces Françaises Libres, ne comprend pas pourquoi la DFL n'a pas l'honneur de pénétrer en Allemagne nazie.
Ainsi il va voir encore mourir nombre de ses compagnons de combat à côté de lui lors des accrochages dans la vallée de la Roya et dans le village de Piéna où sept tirailleurs blessés sont achevés par les allemands et le lieutenant Fèvre tué par un snipper ; attaque également au Mangiabo à 1800 mètres d'altitude, la cime du Bosc, de la croix de Cougoule, l'occupation de la cime du tron, puis Olliveta et San Michèle, et enfin Vintimille.
Le 27 avril le bataillon est regroupé et cantonné à Juan les pins où il apprend la capitulation de l'Allemagne nazie, le 9 mai il défile dans Cannes, puis le 18 juin à Paris.
Jacques LICARI est démobilisé en juillet 1945 et va reprendre ses études.
Comme il le dit aujourd'hui, il regrette d'avoir tardé à écrire ou confier ses mémoires et cette partie de sa vie liée au 22° BMNA. A 83 ans il évoque le souvenir de ses officiers, les commandants LEQUESNE et PALENC, les lieutenants DURIEZ, ANTHONIOZ, DEMOLINS, CAYLAS, NAUDET et NESSLER, tous ceux qui ont donné leur vie pour que vive la France.
Sa pensée va également à ses amis tombés à ses côtés LEBLOND, RIVIERE, AZOULAY, le père BIGOT, LANGLOIS et tous les Algériens, Tunisiens, Marocains qui ont tant donné à notre pays lors des combats pour la libération du Territoire.
Plus tard Jacques LICARI a fait carrière à la SNCF tout en s'occupant de ses camarades anciens combattants dans le cadre d'abord de l’association des cheminots anciens combattants, puis de la Fédération Nationale des blessés multiples et impotents de guerre dont il est le vice-président national, vice-président régional des plus grands invalides de guerre, vice-président du Comité de coordination des associations d'anciens combattants et victimes de guerre de Marseille et des Bouches du Rhône dont il est l’un des fondateurs.
Jacques LICARI été grand invalide de guerre à 100% et plus, Chevalier de la Légion d’honneur, Médaillé Militaire, Croix de guerre 39/45 avec palme et bronze, croix du combattant volontaire de la Résistance, Croix du combattant volontaire 39/45.
Je perds aujourd’hui un ami qui a toujours défendu les plus démunis et les dénigrés par des traitres, droit, honnête et fidèle, une race en voie de disparition hélas !
Lieutenant-colonel (h) Constantin LIANOS, Président de l’Association des Anciens Combattants de la Légion Étrangère
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Monsieur Egon HOLDORF, vice-président et Monsieur Michel FEUILLERET, porte-drapeau de l'AACLE ont ont été à la cérémonie pour représenter le président et les membres de notre amicale.