Kurt-Hans NIED n'est plus
Témoignage:
"L’adjudant-chef Nied, la première fois que je l’ai rencontré était au chevet de mon ami, le sergent Trapp qui devait décéder peu de temps après, des suites d’une maladie incurable qui s’était révélée en service. Nied et son épouse ( décédée il y 3 ans) avaient pris sous leur protection la jeune épouse du sergent qui ne parlait pas français et qui était désemparée sans possibilité de réagir. Depuis, j’avais pour lui, une estime incorruptible. Par la suite, sa générosité s’est toujours affichée et ne s’est jamais arrêtée au profit des plus malheureux d’entre nous; sa présence était toujours réconfortante. Kurt Hans Nied était un père de famille “bon enfant” qui savait à tout moment être là, où il le fallait au point d’exaspérer, mais dans l’histoire des mouvements associatifs, la mémoire collective devrait pouvoir et savoir garder l’image et le souvenir de ces hommes bons et loyaux qui ne pensent pas qu’à eux-mêmes.
C’est dernier temps la maladie avait pris le dessus, il était moins présent au point de se faire oublier; comme les oiseaux, il s’était caché pour mourir.
Souvenons-nous de lui."
Eloge de Kurt Hans NIED
Nous sommes réunis pour dire un A Dieu à l’adjudant-chef Kurt Hans NIED décédé ce 4 janvier à Aubagne.
Mon adjudant-chef, mon cher Nied, il me revient de retracer brièvement votre parcours sur notre terre.
Habitant depuis 1987 à Aubagne, vous étiez devenu une personnalité aubagnaise, bien qu’originaire d’outre Rhin. Vous étiez bien connu à la Légion étrangère, mais aussi du monde associatif aubagnais et des différentes autorités municipales que vous avez côtoyées tout au long de de 25 années actives dans le domaine associatif.
Vous êtes né le 8 février 1937 à Homburg en Sarre. Durant votre enfance, vous avez connu la guerre et les difficultés de l’après-guerre, dans une région ballotée entre la France et l’Allemagne.
La physique sera la dominante de vos études, marquées par l’obtention d’un baccalauréat M’ puis des études supérieures à Darmstadt. Cependant vous vous engagerez à la Légion étrangère le 15 décembre 1961à Strasbourg et rejoindrez l’Algérie pour suivre votre instruction de jeune engagé volontaire. Très vite vos qualités foncières et votre ardeur au travail vous font progresser rapidement puisqu’à 3 ans de service, vous êtes déjà nommé sergent en 1965. A partir de 1967, vous vous spécialisez dans l’administration des corps de troupe où votre compétence et votre rigueur sont unanimement appréciées. Successivement à Bonifacio où vous rencontrerez Sigrid avec laquelle vous vous marierez le 6 juillet 1968, Aubagne, Strasbourg Fort de Nogent, , toujours au sein du 1er régiment étranger, vous assurez des responsabilités administratives de plus en plus importantes : celles, souvent dans l’ombre, qui permettent à une unité de remplir sa mission sereinement.
Sergent-chef le 1er janvier 1969 et adjudant 4 ans plus tard, vous êtes promu adjudant-chef le 1er janvier 1978.
La croix du combattant vous est attribuée en 1981 et la Médaille militaire vous est concédée en 1987.
Le 4 janvier 1991 vous partez au 5ème RMP à Mururoa pour un an.
Le 24 janvier 1992, vous quittez le service actif pour plonger tout de suite dans la vie associative. A vrai dire en 1991, vous aviez été l’un des fondateurs de l’association des sous-officiers du 1er RE….était-ce prémonitoire de votre engagement associatif ultérieur ?
Vous vous investissez d’emblée dans la 550ème section des Médaillés militaires d’Aubagne dont vous deviendrez le président de 1998 à 2012.Comme d’ailleurs à la Légion étrangère, dans cet investissement au sein des Médaillés militaires, vous faites preuve de rigueur et d’exigence tout en manifestant une grande modestie et une grande gentillesse. Vous aviez une attention discrète et efficace envers les médaillés militaires les plus fragiles et les veuves.
En 2003, vous acceptez d’être vérificateur aux comptes de la jeune société des amis du Musée de la Légion étrangère, jusqu’en 2007.
Vous étiez par ailleurs membres de plusieurs autres associations : AALE, Souvenir Français, l’UNC et l’Union cantonale, en particulier.
L’humour était rarement absent de vos propos : vous aimiez conter de petites histoires tout aussi curieuses les unes que les autres.
Cette assemblée nombreuse montre à quel point vous étiez apprécié dans cette commune d’Aubagne.
Au nom des associations patriotiques et plus particulièrement des Médaillés militaires, de l’amicale des anciens de la Légion Étrangère, de la société des amis du Musée de la légion étrangère et en mon nom personnel, nous présentons à vous ses frères Rolf et Klaus, ses enfants Christophe, Sabine et Barbara et à ses 7 petits-enfants nos condoléances très sincères et les prions de croire à toute la part que nous prenons à votre peine.
A Dieu, notre cher Ancien, A Dieu mon cher Nied.
Général (2S) Bruno LE FLEM
L'AACLE était représentée par le Général Louis PICHOT de CHAMPFLEURY, Le Général et Madame Jean-Louis FRANCESCHI, le Lieutenant-colonel et Madame Jean-Pierre PAULIN, le Caporal-chef Michel FEUILLERET (porte-drapeau AACLEMP) et Marcel BIANCOTO (porte-drapeau de l'UNC), membres actifs de l'AACLE.
Lcl Constantin LIANOS, Président de l'AACLE