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Les actualités de
Monsieur Légionnaire

23 avril 2022 : Camerone de l'AACLE

En ce jour de Saint Georges,

Nous saluons la présence de l'Adjudant Brice BOUCHOT, delégué itinérant,

Nous souhaitons la bienvenue au Caporal Christian LALOUX, notre clairon officiel, 



nous nous sommes retrouvés au siège de notre association pour fêter Saint Georges (Saint du jour) bien sur mais aussi Camerone 2022 par anticippation !  L'Adjudant-chef Nebojsa RADULOVIC a dirigé la séance des chants avec brio.

Puis, ce fut le tour à nos musiciens de nous montrer leurs talents, Le Caporal-chef Alain EVENO avec sa tenue traditionnelle écossaise a joué la sonnerie aux morts à la cornemuse puis, le Caporal Christian LALOUX les 16 premières mesures du Boudin.



Un après-midi exceptionnel.  Nos camarades Roland LANDRE, le Dr Jean-Baptiste RENUCCI et le porte-drapeau du Souvenir Napoléonien nous ont rejoint après l'enterrement de notre frères d'armes Thierry Goutieriez, porte-drapeau des Anciens Combattants de la Sécurité Sociale.

J'ai donné la parole ensuite à notre camarade le Commissaire Jean-Noël BEVERINI pour nous relater trois anniversaires. 



Trois anniversaires à l’occasion de la Saint Georges

Cher président,

Chères amies,

Chers amis légionnaires,

En cet après-midi qui nous réunit, nous allons évoquer trois anniversaires à la date du 23 avril ou à une date vraiment très proche.

  • Le premier anniversaire est celui d’un lieu géographique
  • Le second est celui d’un Saint
  • Le troisième est celui de l’exploit d’un homme

I – L’ANNIVERSAIRE D’UN LIEU

Le maréchal Louis Franchet d’Esperey, né en 1856 à Mostaganem et qui s’illustra en 1914 sur la Marne déclarait en parlant du Drapeau de la Légion étrangère.

« L’ombre de son Drapeau a couvert la terre entière et sur les traces de ses pas vainqueurs le soleil ne se couche pas ».

Belle phrase, n’est-ce pas ?

Combien de fois le Drapeau de la Légion étrangère a-t-il franchi le Canal de Suez ? Combien de régiments, combien de bataillons, combien de légionnaires ont-ils avec leur Drapeau franchi ce Canal ?

Or, c’est le 25 avril 1859 (il y aura exactement 163 ans dans deux jours) que Ferdinand de Lesseps donna le premier coup de pioche, qui allait être suivi de bien d’autres, pour ouvrir cette communication entre la méditerranée et la mer Rouge.

Il faut imaginer Ferdinand de Lesseps : il a 54 ans, le visage rond, les cheveux blancs, la moustache tombante et il s’avance, la pioche à la main près du Lac de Mezalet. Le voilà levant ses bras et les ramenant d’un mouvement circulaire vers le sol. La pointe de sa pioche frappa lourdement, un peu de terre jaillit. Ce n’est pas suffisant. Le moment est trop important. Trop solennel. Ferdinand recommence, recommence encore. Toute son énergie éclate dans ce moment tant attendu, tant espéré.

Une centaine de personnes assistent à la scène. Car c’est plus qu’un événement. Lesseps à le sens du spectacle. A leur tour tous saisissent la pioche et font de même.
Ferdinand déclare :
« Ce premier coup de pioche ouvrira l’accès de l’Orient au commerce et à la civilisation de l’Occident ».
On disait aussi que l’ouverture du Canal allait « corriger l’œuvre de Dieu » !

Puis-je vous demander combien d’entre vous ont franchi le Canal de Suez ?

II – L’ANNIVERSAIRE D’UN SAINT

Vous l’avez évidemment deviné, ce Saint est Saint Georges. Nous sommes là le jour même de la fête de Saint Georges le 23 avril.
Saint Georges a vécu au IIIème siècle. Il avait embrassé la carrière des armes et servait comme officier dans l’armée de Dioclétien, empereur de Rome.

Il avait non seulement embrassé la carrière des armes mais également la foi chrétienne. Incompatible, l’Empereur était considéré comme un dieu sur terre ! On dit que Georges déchira de ses mains l’édit de persécution des chrétiens affiché sur la porte du Palais impérial de Nicomédie, en Asie Mineure.

Evidemment, ça ne plaisait pas et ça n’a pas plus !
On le torture.
On le martyrise.
Et il mourut en 303 dans les pires souffrances sans abjurer sa Foi.

Son corps fut transporté où Constantin éleva un oratoire sur son tombeau.

Lydda est aujourd’hui la ville de Lod en Israël où se trouve l’aéroport de Tel Aviv. On y voit encore les restes de la Basilique élevée au début du IV° siècle par Constantin.
On n’imagine mal la popularité de Saint-Georges, principalement au moyen-âge. Une popularité incroyable.

Et même avant, les Grecs, ne particulier, lui vouèrent un véritable culte, le déclarant : « Mégalo martyr » à savoir « Grand martyr » !

Six églises lui étaient consacrées à Constantinople. Il fut honoré à Rome, en Italie, en Gaule. On le représentait terrassant un dragon. Juché sur un cheval blanc, couvert d’une armure, il lève les bras pour trancher le dragon qu’il a déjà percé de sa lance dont la hampe brisée s’étale à ses pieds. Et dans cette représentation, on voit une jeune fille au loin ; c’est la représentation de la Foi qui est délivrée des griffes du dragon par Saint-Georges.

Le peintre de la Renaissance, Raphaël a peint deux tableaux fameux représentant Saint- Georges

  • L’un est au Louvre
  • L’autre au Musée de l’Ermitage à Moscou

Le sculpteur Donatello a également représenté Saint-Georges en marbre. La statue est à Florence. Là, le Saint n’est pas sur son cheval blanc mais se tient debout, en armure du XV° siècle et teint sa main sur son bouclier marqué d’une grande croix.

Populaire à l’extrême, en Orient comme en Occident, Saint-Georges devient le patron

  • Des cavaliers
  • Des archers
  • Des soldats

De nombreuses villes portent son nom. L’Angleterre a connu six mois portant le nom de Georges depuis le premier né en 1660 jusqu’à Georges VI, roi de Grande Bretagne de 1936 à 1952 et père d’Elisabeth II.

III – L’ANNIVERSAIRE D’UN HEROS

Le troisième et dernier anniversaire est celui d’un exploit, un exploit réalisé par un soldat, un guerrier, un grand guerrier, je veux dire un légionnaire : l’adjudant chef Mader.

C’est, en effet, le 21 avril 1917 (il y a eu exactement 105 ans, il y a 2 jours) que l’adjudant chef Mader, à la tête d’une dizaine de légionnaires neutralise une compagnie d’infanterie ennemie et s’empare d’une batterie lourde. Et, trop fort n’ayant jamais manqué, il sauve par la même occasion la compagnie française sur le point d’être décimée.

Exploit extraordinaire qui lui vaut la Légion d’honneur. Sa vareuse est déjà ornée d’une multitude de décorations ne rivalisant avec aucune autre.

Nous sommes donc le 21 avril 1917 à Auberive (nord est d’Orléans). La Légion, la veille, a arraché ses tranchées à l’ennemi. Tableau d’horreur que cette bataille. Le 2ème bataillon du Régiment de marche de la Légion étrangère et les compagnies 6 et 7 récupèrent de 5 jours et 5 nuits de combats. Mader observe le terrain et voit une compagnie française de zouaves au fond d’un vallon au sommet duquel les Allemands sont présents et s’apprêtent à le détruire par des tirs de grenades. Les « bleus horizons » vont tomber dans le piège. Avec l’accord de son commandant, Mader prend avec lui dix légionnaires, bondit dans le boyau de liaison, échappe aux mitrailleuses ennemies. Déjà les Allemands lèvent les bras pour lancer

leurs grenades sur les zouaves... Mader saute au milieu d’eux tel un diable ! Grande silhouette maigre et nerveuse. L’escouade allemande n’en croit pas ses yeux ! affolée, elle prend la fuite vers le gros de la batterie.

« Qu’est-ce que cette apparition ? » Un fantôme ? Un démon surgi de l’enfer ? Non un légionnaire !
Mader serre la main du commandant des zouaves, prend en chasse les Allemands, les grenades éclatent de tous côtés. C’est un combat au corps à corps.

Mader devient l’archétype du sous-officier légionnaire. On voit une photo sur laquelle il est en compagnie du lieutenant-colonel Rollet, futur père de la Légion ;

Deux gloires de la Légion éternelle réunies sur le même cliché pour l’éternité.

... Mader termina sa glorieuse existence au château de Versailles en charge de la sécurité. Les visiteurs pouvaient l’entendre évoquer ses exploits militaires. Versailles qui résonne de la gloire du Roi Soleil, résonnait aussi de celle de notre illustre légionnaire.

Je vous remercie.

Jean-Noël BEVERINI
Ancien Commissaire du 5ème R.E.
Membre de l’ANACLE

 

SAINT GEORGES ET SAINT MICHEL

Les trois  anniversaires soulignés le 23 avril lors de notre dernière réunion nous ont permis d’évoquer, en particulier, la mémoire de Saint Georges, patron des soldats. Or, Saint Georges est traditionnellement associé à Saint Michel. Aussi ai-je pensé naturellement à compléter la vie de saint Georges par une évocation de Saint Michel. On ne saurait parler de l’un sans l’autre.  

Les concordances

Tous deux, en effet, ont combattu le démon. Mais Saint Michel est un archange alors que Saint Georges est un homme. L ‘archange, du grec « arché » (commandement) et « aggelos » (ange) est un ange d’un ordre supérieur. Saint Michel est donc l’archange qui commande aux autres anges, qui dirige l’armée céleste. Nous ne sommes pas les premiers à lui vouer une véritable vénération mais en tant que soldats nous sommes particulièrement sensibles à sa mission divine. Il commande et combat. Les archanges sont au nombre de 7 dont Gabriel, Michel et Raphaël. 

En hébreu, le prénom Michel signifie, est-il dit, « Qui est comme Dieu ». Prince de la milice céleste, Saint Michel figure dans l’Apocalypse de Saint Jean : son combat contre l’armée du Mal est décrit :

«  Et il eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts … »  Apocalypse 12.7

La vénération

Le culte rendu à Saint Michel remonte aux premiers siècles de l’Église. La tradition conserve le souvenir de deux apparitions de l’archange : l’une à Rome sous le règne du pape Grégoire le Grand, l’autre en France au … Mont Saint-Michel, vers 706.

De nombreuses œuvres d’art, sculptures et peintures, représentent Saint Michel figuré tenant en mains une balance pour peser les âmes des morts. Mais il est traditionnellement  peint armé d’une lance et d’un glaive et terrassant le démon sous la forme d’un dragon. Telle est la représentation visible dans l’église Saint-Sulpice à Paris.

À Bruxelles, une statue colossale en cuivre doré surmonte la flèche de l’hôtel de ville. Une autre à Munich. Le sculpteur Frémiet a hissé la sienne, bien connue, au sommet du Mont Saint-Michel.

Le Mont, la Fontaine … et la Place

Le Mont glorifie Michel dans toute sa splendeur. Œuvre à la fois religieuse et militaire, le Mont avec sa Merveille, longue et haute construction gothique, (1203-1264) resplendit de foi, de spiritualité et de beauté.

Quant à la fontaine élevée à Paris, sur le boulevard …  Saint-Michel, elle fut construite en 1860 avec, au dessus de quatre vasques superposées distribuant l’eau, Saint Michel terrassant le dragon. Tous les étudiants et anciens étudiants parisiens (n’est-ce pas Constantin !), français et étrangers, l’ont fréquentée. Davioud en a dressé les plans. Sa construction serait inimaginable aujourd’hui !

La Place enfin, nous la trouvons à Marseille ! Vous la connaissez : c’est La Plaine. Elle était appelée lou plan de sant Miquel. Là au Moyen-Âge s’affrontaient chevaliers et autres gens d’armes en tournoi ou pour des exercices militaires. Pour preuve on l’appelait aussi le Champ de Mars.  Louis XI y vînt en 1447 ; François I° en 1516 ; Louis XIII en 1622. Un prieuré rural attesté depuis 1079 et dépendant de Saint-Victor avait pour patron Saint Michel. D’où le nom de notre Place. Marseille n’est donc pas en reste !

L’ANACLE non plus en évoquant aujourd’hui le bel archange !

Et Raphaël …

Raphaël qui peignit Saint Georges terrassant le dragon peignit aussi le même combat mené par Saint Michel. Les deux œuvres sont évidemment admirables mais diffèrent sur un point :

Georges, homme, est le guerrier qui vainc par sa force soutenue par sa foi. Michel, l’archange, vainc par sa foi soutenue par sa force. Du moins je le vois ainsi. L’archange est serein, ses ailes dressées au ciel ; il est aérien même en terrassant de son pied droit la poitrine écrasée de Satan. Satan, jeté sur Terre, comme le dit Jean dans son Apocalypse, est entouré de rochers ; Michel est auréolé de Lumière. La Victoire est sublime. Le combat est calme mais sans appel. Calme et sans appel car au nom de Dieu son Archange ne peut qu’être vainqueur.

Jean-Noël Beverini

Camerone 23 avril 2022












Une fois de plus notre académicien Jean-Noël BEVERINI, a fait une magistrale intervention au profit de notre association en évoquant ces trois anniversaires et rappeler aussi que Saint Georges est très lié à Saint Michel. 

Un grand merci aux participants et en particulier à celles et à ceux qui nous ont aidé pour le montage et démontage de cette très bel après-midi du 23 avril 2022.

Le gâteau apporté par Maryse et Gérald SOLA étaient délicieux !

Merci au Commandant Marcel BENIMELI pour son don pour les Œuvres de notre association.

                                                                                                                 Apparu en premier sur  https://monsieur-legionnaire.org le 16 avril 2022

                                                                                                                   Firts appeared in https://monsieur-legionnaire.org on April 23th, 2022

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