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Les actualités de
Monsieur Légionnaire

150 ans de l'église du Pont du Las Toulon

UNE CENTCINQUANTENAIRE RAYONNANTE 

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Construction reliant deux rives, le pont est aussi l’une des images symboliques de la pensée et de l’expression humaine.  De tout temps il est œuvre d’Art. Grandiose et défiant les siècles comme celui du Gard, source de chant et de danse comme celui d’Avignon, porteur de claironnante victoire à Arcole, lançant des soupirs à Venise, portant boutiques à Florence, gardant la mémoire d’un Tsar et le culte des Arts à Paris …, les ponts ont baptisé des villes comme Pont-Aven, Pont-Audemer, Pontault-Combault, Pontivy, Pont-L’Abbé, Pont-L’Évêque,  Pont-Audemer, sans oublier Ponta Delgada aux Açores, ni Pont-Euxin, l’ancien nom de la mer Noire. Et bien d’autres.

 

 À Toulon, un pont a donné son nom à un quartier, celui du Las, petite rivière côtière qu’un pont précisément  enjambait dans les quartiers Ouest de la ville. Aujourd’hui le Las, couvert comme le fut le Jarret à Marseille, s’écoule sous l’église du quartier dédiée au vocable de Saint-Joseph. Or cette église fêtait ce week end l’anniversaire des 150 ans de son élévation. 

 

L’histoired’une église et celle d’un quartier intimement liées

 

L’histoire de l’église du Pont du Lasest intimement liée à celle du quartier. Au début du XIX° siècle, l’Ouest de Toulon se développe en proportion de l’expansion de l’arsenal de la marine. En 1816 une première chapelle est élevée, bien modeste. Elle est bénie sans que nous en conservions le nom. La ferveur et l’afflux de population conduisent à la construction d’une seconde chapelle qui est dédiée à Saint Joseph. Rien d’étonnant dans ce quartier qui travaille de ses mains le bois, le métal, le fer, la fonte, l’acier, le cordage, tout ce qui est indispensable à la construction et à l’entretien des vaisseaux. Le saint charpentier de l’Évangile devient naturellement le Protecteur de ces ouvriers de l’arsenal. En 1865 est posée la première pierre de l’église actuelle. 

Un architecte et non des moindres  

Vous connaissez la Major à Marseille ? Inutile de vous demander bien évidemment si vous connaissez Notre-Dame-de-la-Garde ? Alors, vous connaissez aussi Henri-Antoine Révoil. À la disparition d’Espérandieu il poursuivit son travail. La construction de l’église du Pont du Las lui est confiée. Homme pétri de culture, il choisit de donner à l’édifice un habillage d’architecture romane inspirée de nos anciennes églises et abbayes provençales. 

Au dessus d’un porche en arc plein cintre encadré de fûts de portail de pierre s’élève une haute fenêtre couverte d’un arc et dont un trumeau central divise en deux la large baie. De part et d’autre, les statues de saints, évidemment celle de saint Joseph. Si l’extérieur s’inscrit dans ce qu’il est coutume de qualifier d’école d’architecture religieuse romane provençale, le traitement intérieur de l’édifice est résolument « moderne » avec une hauteur splendide, des chapelles rayonnantes, bas-côtés et large chœur. 

Henri-Antoine Révoil (1822-1900) fut l’un des premiers architectes des Monuments Historiques. Quel honneur pour l’église du Pont du Las !

Diner-concert sur la Place du marché

Pour cette « véritable fête de quartier au Pont du Las », la paroisse, sous la direction du Père Lionel, proposait un diner-concert sur la Place du marché juste devant l’église. 500 participants. Gigantesque paëlla au menu. Comité d’accueil alliant sourire et efficacité.

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En accompagnement, les magnifiques voix de Vera et Rona Hartner, la première assistée de Claude à la Basse et Jacques Perruchet au piano, la seconde par l’accordéon de Ivica Bogdanic et l’hélicon de Victor Rahola (Vincent Rodriguez Patino à la Batterie et Franck Seguy à la clarinette). 

Sobre intervention du Père Lionel invitant à « se parler car se parler, c’est se rencontrer et déjà se connaître ».

Une double découverte intérieure

À l’issue du diner-concert, une double découverte attendait à l’intérieur de l’église : les six marches conduisant à l’autel et l’ensemble du choeur brillaient de centaines de lumignons diffusant une lumière à la fois douce et pénétrante. Une véritable œuvre d’Art, d’amour et de Foi. 

« Il faut avancer pour voir le chœur ! » 

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Deuxième découverte : les chants sacrés de Lidia Gnielinska. Sa voix claire et profonde de soprano lyrique ne résonnait pas simplement sous les voûtes mais élevait l’âme et l’émotion de chaque spectateur, fidèle ou non de la paroisse. 

-      « Nous vous demandons de ne pas applaudir après chaque chant »

Invitation bien inutile. Comment ne pas applaudir ! Les mains devenaient le remerciement et l’émerveillement du cœur.

Schubert, Mozart, César Franck, Caccini, Gounod et Fauré s’invitaient au pied de saint Joseph. Longue robe de soirée noire et écharpe blanche, Lidia née en Pologne, issue du Ballet National de Slask, développe aujourd’hui un répertoire de musique sacrée. Elle est intervenue dernièrement à la Sainte Chapelle et à Paray-le-Monial. Un véritable bonheur de pouvoir ainsi la découvrir à Saint-Joseph.  

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Un dimanche à la Bastide

La Bastide est une ancienne propriété qu’un médecin légua à l’église du Pont du Las. Elle est à la fois résidence des prêtres, lieu de convivialité, d’animation des jeunes et de spiritualité. La messe dominicale et anniversaire fut célébrée sous les pins. Une des dernières messes du Père Lionel  comme curé de Saint-Joseph et du vicaire Jean-Baptiste car tous deux vont quitter la paroisse, le premier pour rejoindre l’évêché, le second le diocèse de Lyon.  Émouvant « au revoir » à l’issue du pique-nique partagé sur cette terre si riche de fraternité :

   « Combien la Bastide va nous paraître vide ! Combien les jeunes vont être tristes … »

   «  C’est une Joie de dire la messe avec vous »

     «  Le Var possède une extraordinaire richesse de pèlerinages ; des lieux exceptionnels » 

    «  Je quitte aussi une belle équipe de prêtres »

Voilà quelques phrases échangées. Le soleil inondait la façade ocre de la Bastide, comme pour compenser l’émotion du départ ! Un pot de miel « symbole de douceur de la Parolede Dieu », une bougie de Saint Joseph « parce que par la Lumière nous serons toujours en communication », un chapelet « l’arme d’Amour absolu par Marie » …  Quelques cadeaux en offrande remis par Chantal au nom de toute la communauté paroissiale …  

Donner, Recevoir et Rendre. Cent cinquante ans de partage. Plus que jamais l’église du Pont du Las est une cent-cinquantenaire en pleine jeunesse ! Rendez-vous dans cinquante ans pour un prochain anniversaire tout autant empli de chaleur, d’amitié et de Foi. 

Marie-Noëlle et Jean Noël Beverini

Propos recueillis par Constantin LIANOS

  © www.monsieur-legionnaire.rog 

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