La Flamme olympique à Marseille
Partout où ressurgit notre illustre Passé ….
Par Jean-Noël Beverini
Je suis venu chez vous au prix d’un long voyage,
L’envie vissée au cœur d’une nouvelle page
À graver dans le roc sur ce nouveau rivage
Que votre roi Nannos me donna en partage.
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Du fond d’une calanque isolée et déserte,
Si proche d’un marais, encore toute couverte
De cannes et de roseaux, sous un soleil radieux
Qui fredonnait un chant nous rappelant nos cieux
Nous avons débarqué nos pioches, nos escoudes,
Nos tranchants acérés, et coude contre coude
Nous avons fait niant toute fatalité
D’un roc ingrat et dur enfin une Cité.
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D’une carrière d’or, du matin jusqu’au soir,
Nous avons recueilli plus que pierres, un espoir,
L’espoir divin portant le nom sacré de Grèce
Et nous avons gravé Massalia sur nos pièces.
La Cité était née et nos temples orgueilleux
Brillaient comme un soleil éblouissant nos yeux.
Cette Ville était nôtre, fière de ses remparts,
Bien plus fière encore de porter sur son char
Cette Flamme sacrée nommée Démocratie.
Nous l’avons apportée et fait germer ici.
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Mais vous avez détruit notre âme et nos racines
Et de tous nos trésors ne restent que des ruines.
Partout où ressurgit notre illustre Passé
Vous jugez aujourd’hui que tout est dépassé.
Vous piétinez sans honte de vos pieds de béton
Cette carrière unique, des dieux merveilleux don.
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Notre Flamme bientôt arrivant du Pirée,
Cette Flamme sacrée tellement espérée,
Je ne serai pas là pour l’accueillir demain
Car trop de vos mensonges débordent de vos mains.
Comment donc osez-vous saluer notre Grèce
Et rayer de la vue, comme tout vous empresse,
Ces vestiges sacrés et par vous condamnés.
Vous tuez l’embryon par qui vous êtes nés.
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S’il est une Valeur, c’est d’être cohérent.
On ne peut d’une main renvoyer au néant
Et de l’autre chanter la Grèce fondatrice.
Assez d’hypocrisie, assez d’être duplice !
Marseille, le 31 janvier 2024
Jean-Noël BEVERINI
Propos recueillis par Constantin LIANOS
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