Journée du 5 décembre 2021
Journée nationale d’hommage aux « morts pour la France »pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie
Message de Madame Geneviève DARRIEUSSECQ, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants (lu par le Préfet de Région Préfet des Bouches du Rhône au cérré N° 8 du cimitière Saint-Pierre de Marseille).
«En ce 5 décembre, nous faisons de cette journée nationale le rendez-vous de la fidélité. Fidélité dans l’hommage solennel rendu à toutes les femmes et à tous les hommes, civils ou militaires, qui sont « morts pour la France » de 1954 à 1962. Fidélité dans la reconnaissance pour toutes celles et tous ceux qui ont porté les armes de la France. Fidélité dans le souvenir des victimes des tragédies de la Guerre d’Algérie ou des combats au Maroc et en Tunisie. Fidélité par l’action de l’Etat et la reconnaissance à destination des rapatriés.
Des soldats de métier, des centaines de milliers de jeunes hommes appelés ou rappelés sous les drapeaux, des milliers de membres des forces supplétives ont servi et combattu. Près de 30 000 périrent souvent très loin de leurs attaches et de leurs familles, souvent à l’âge ou l’on construit sa vie. Cette journée leur est consacrée.
Toute une génération a affronté la guerre et ses multiples visages, la violence et son âpreté. Nombreux sont ceux qui en souffrent encore dans leur chair, dans leur corps et dans leur esprit. Nombreux sont ceux pour qui le souvenir de ces mois de service et de guerre est toujours tenace. Les anciens d’Afrique du Nord sont les forces vives du monde combattant et saluent aujourd’hui leurs frères d’armes « morts pour la France ». La Nation les accompagne dans leur hommage et pense aussi aux disparus civils et militaires.
Madame Patricia GOMEZ-BASQUEZ, assistante du Président, petite fille de Légionnaire mort pour la France en déportation.
La France sait la douleur des anciens harkis qui ont été contraints de quitter leur terre natale et ont été indignement accueillis en métropole. Nous œuvrons pour la reconnaissance et la réparation.
Collectivement, nous voyons, nous ressentons encore les blessures non-cicatrisées nées de cette épreuve nationale, nées de la complexité et des multiples facettes de la Guerre d’Algérie. Nous n’oublions ni les souffrances des civils, ni les familles qui ont abandonné un pays qu’elles aimaient tant. Autant de drames familiaux, personnels et même intimes, notamment pour les rapatriés d’Algérie.
Ils sont le million de Français d’Algérie d’origine européenne, ce peuple mosaïque fait d’artisans, de commerçants, d’agriculteurs, d’enseignants, de militaires, de fonctionnaires et d’entrepreneurs, souvent de conditions modestes. Ils ont été arrachés à leurs racines après le 19 mars 1962. Certains ont été tués par des balles françaises le 26 mars rue d’Isly, d’autres ont été massacrés à Oran le 5 juillet 1962. Nombre d’entre eux ont été accueillis dans des conditions très précaires, rejetés ou stigmatisés, connaissant parfois le désarroi psychologique ou la misère sociale. Ces vérités doivent être énoncées, simplement, clairement. Sans les polémiques, les préjugés ou les non-dits qui enkystent les consciences et participent à l’affrontement des mémoires.
Ensemble, nous contribuons à transmettre, à expliquer ce passé douloureux, à reconnaitre les fautes qui ont été commises. Nous le faisons en partageant les mémoires individuelles, familiales et associatives, en développant le travail de recueil des témoignages, en incitant les témoignages croisés au sein des établissements scolaires. Ainsi, le 60ème anniversaire de l’année 1962 sera celui du dialogue et de l’apaisement entre les différentes mémoires de la guerre d’Algérie».
Rappel histroric : Le 5 décembre 2002, Monsieur Jacques Chirac, Président de la République, a procédé à l’inauguration d’un mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie à Paris. À cette occasion, il a déclaré : « Quand le bruit des armes s’est tu depuis longtemps, quand les plaies se sont lentement refermées, non sans laisser de profondes cicatrices, alors vient le temps de la mémoire et de la reconnaissance. […] Après ces déchirement terribles aux termes desquels les pays de l’Afrique du Nord se sont séparés de la France, notre République doit assumer pleinement son devoir de mémoire. […] Fidèle à ses principes et à son histoire, elle associe dans un même hommage ses enfants de toutes origines morts pour la France. »
Cette journée nationale a été instituée en 2003 en reconnaissance des sacrifices consentis pour la France par les militaires et les supplétifs lors de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie entre 1952 et 1962. Cet hommage a ensuite été étendu aux rapatriés d’Afrique du Nord, aux personnes disparues et aux victimes civiles par la Loi du 23 février 2005.
Cette commémoration donne lieu chaque année, à Paris, à une cérémonie officielle, devant le Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, au Quai Branly. Cette année exceptionnellement, elle se déroulera dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides. Cette journée nationale se terminera en fin de journée par le ravivage de la Flamme sous l’Arc-de-Triomphe.
Merci au Lcl Bernard MEYRAN pour la couverture photos de cette très émouvante cérémonie.
Lcl Constantin LIANOS, Président-fondateur de Monsieur Légionnaire, de l'AACLE, ANACLE et les réseaux
Photos © Monsieur-Légionnaire
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