La Mémoire et l’Horizon
Depuis soixante et dix-huit ans nous commémorons l’Armistice du 8 mai 1945. Il est utile, il est nécessaire, il est indispensable de le faire. Mais jamais le bruit du canon n’a cessé de se faire entendre. Jamais la Paix n’a régné sur toute la surface du Globe. La guerre est, au contraire, de plus en plus proche de nous.
Que veux-tu donc commémorer, Mémoire,
La guerre et le Passé ? La Paix ou notre Histoire ?
Que de gerbes de sang, de douleurs et de larmes !
Mais comment célébrer la fin du bruit des armes ?
L’enfant à son pupitre égraine les souffrances.
Drapé dans son écharpe, au gland d’or qui balance,
L’adulte à haute voix fait revivre les morts
Sur les plaines et les champs où s’entassent les corps.
Mourir n’est jamais beau, au Front ou dans son lit
Mourir n’est jamais beau qu’elle que soit, de la vie
La manière qu’on sort.
La mort a toujours tort.
Le Passé est de larmes
L’horizon est d’alarme
Mais comment espérer la fin du bruit des armes ?
Soixante et dix-huit fois, des paroles d’espoir
Soixante et dix-huit ans que du matin au soir
Sur les planches du monde, ce vieux théâtre noir,
On crie que les canons : on ne veut plus les voir.
Mais comment espérer la fin du bruit des armes ?
Le vrai jour de Victoire sera enfin venu
Quand le bruit du canon ne résonnera plus.
Mais comment espérer la fin du bruit des armes ?
Marseille, le 8 mai 2023
Jean Lary de Fortuné
Propos recueillis par Constantin LIANOS
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