Alain Delon n'est plus
Alain Delon : un pur produit de l’armée française
Alain Delon, qui vient de s’éteindre à l’issue d’une période de longues souffrances, n’avait que quatre ans quand ses parents ont divorcé et qu’ils ont décidé de le confier à une famille d’accueil où il a été très malheureux. Issu d’un milieu très modeste, le petit Alain a vu revenir à lui ses parents géniteurs six ans plus tard et la vie n’a pas été meilleure pour autant.
« A l’école, on m’appelait le bâtard », confiait souvent Alain Delon à ses proches. Son père prend le large et sa mère Edith reste seule pour l’éduquer en multipliant les petits boulots. C’est une maman indisponible. Alain se sent mal aimé. Il se sent d’autant moins à sa place que sa mère s’est remariée avec Paul avec qui elle a eu une petite fille. Delon est devenu l’enfant de trop. Edith l’envoie en pension pour s’en débarrasser. Il va subir des châtiments corporels et devenir au fil des ans une bombe humaine à retardement.
Alain est renvoyé de toutes les pensions où il passe. Il fait les quatre cents coups. Son beau-père l’incite à passer son certificat d’aptitude à la profession de charcutier mais Alain s’en moque : il s’engage à dix-sept ans dans la Marine. Et au sein de l’armée française, il va enfin revivre. « Mon vrai monde à moi, a confié le monstre sacré du cinéma français, c’est l’armée. Elle m’a tout appris, l’honneur, la discipline, l’obéissance aux supérieurs, la fidélité à la parole donnée. Je suis un enfant de l’armée, un fils de l’armée. Tout ce que j’ai obtenu par la suite, tout ce que j’ai pu gagner, c’est à la vie militaire que je le dois. Si j’ai réussi en tant qu’acteur et dans mes affaires, c’est grâce à l’armée et aux amitiés indéfectibles que j’ai nouées en Indochine… »
De fait, Alain Delon ne dissimulait pas son patriotisme et ses valeurs de droite. Il était gaulliste. Mais il était aussi un ami personnel de Jean-Marie Le Pen qui était pour lui un frère d’arme. Il n’a jamais renié cette proximité, malgré les remarques méprisantes de la bien-pensance. Les opinions de Delon, peu en vogue dans le monde des médias et celui du cinéma en particulier, l’ont peu servi dans sa vie : « on n’a jamais cessé de me dézinguer dans la presse, confirmait-il, l’homme que je suis était fustigé alors que l’acteur, forcément, était encensé… »
Delon a déchaîné des torrents de jalousie, non seulement en raison de sa réussite et de sa beauté fatale, mais par son arrogance naturelle, sa façon de vous regarder d’un œil boudeur et effronté qui signifiait : « vous pouvez toujours m’éreinter, je m’en fous, je vous emmerde ! »
Oui Delon est toujours resté ce sale gosse, le produit d’une enfance gâchée et de ce sentiment d’abandon qui l’a toujours tenaillé. Delon est un pur produit de l’armée française. Il était fasciné par le grand banditisme des années 60-70, c’est-à-dire le milieu organisé qui obéissait à certaines règles intangibles. Si tu manques à ta parole, ne serait-ce qu’une fois, tu risques ta vie. Delon de Borsalino ou du clan des Siciliens, c’est le vrai Delon. Pas besoin de tenir un rôle, il jouait le sien en permanence avec un brio exceptionnel.
L’argent et la réussite ne lui ont pas monté au cerveau. Il détestait notre époque, avec ses hypocrisies et ses grimaces sociales. Il cite Charles De Gaulle : « Dans le tumulte des hommes et des événements, la solitude était ma tentation, maintenant elle est devenue mon amie ». Delon était un homme seul, avec ses chiens et le souvenir des femmes sublimes qu’il a connues, ses deux préférées étant « Romy » (Schneider) et « Mireille » (Darc).
« Je ne regretterai pas de partir, disait-il, cette époque me révulse ». Bon repos Alain. Te voilà au royaume des cieux, toi qui invoquait très souvent à l’abri des regards la statuette de Marie que tu avais dans la poche, la maman que tu n’as jamais eue. Tu viens d’entrer dans la légende des plus grands ambassadeurs du cinéma français avec Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche et Jean-Paul Belmondo. Sois heureux, Alain, enfin. Sache que c’est Brigitte Bardot, une Alain Delon femme, qui t’a rendu le plus bel hommage funèbre : « Alain en mourant met fin au magnifique chapitre d’une époque révolue dont il fut un monument souverain. Il représente le meilleur du cinéma-prestige de la France, ambassadeur de l’élégance, du talent et de la beauté. Je perds un ami, un complice, un alter-ego, nous partagions les mêmes valeurs et le même amour des animaux. Je pense à la phrase d’Alfred de Vigny : « A voir ce que l’on fut sur la terre, et ce qu’on laisse, seul le silence est grand, tout le reste n'est que faiblesse ».
Alain, dors en paix le Samouraï, tu a été membre du réseau de Monsieur Légionnaire pendant 24 ans, toi qui a su allouer discrètement la somme de 60 000 euros pour les invalides, (retraités les plus démunis dont certains sont sans retraite) de la Légion à Puyloubier, l’armée française et en particulier la Légion Étrangère ne t’oublieront jamais.
Constantin Lianos et José D’Arrigo
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Messages de condoléances:
Aurélie TAMA, Auditrice de Monsieur Légionnaire
Un homme qui incarnait l'élégance et la beauté masculine à son plus haut niveau. D'une authenticité rare et toujours fidèle à ses convictions, il a mené une vie digne des plus grands romans. Sa carrière est tout simplement admirable, et ce n'est pas dans la mort que les hommages ont afflués, mais bien de son vivant, preuve de l'impact profond qu'il a eu sur ceux qui l'ont côtoyé.
Je vais reprendre pour conclure la merveilleuse phrase que notre cher Constantin Lianos utilise lorsqu’un ami de la Famille Légion nous quitte :
"Le malheur de l'avoir perdu ne doit pas faire oublier le bonheur de l'avoir connu"
Le 21 août 2024 à 10:08, Daniel WEIMANN a écrit :Bonjour Président et ami Constantin !
D’abord merci d’avoir souhaité, comme tous les ans, mon anniversaire : grand plaisir à chaque fois de la part d’une amicale très proche de ses membres ! Deuxio, bravo pour l’article sur Alain DELON ! Cet article a décuplé l’estime que j’avais sur cet homme qui a partagé les mêmes valeurs que les nôtres et qui rappelle mes propres pensées : je dois beaucoup à l’armée et particulièrement à la Légion Étrangère ! Si je suis ce que je suis actuellement c’est grâce à elle !
Merci Constantin de nous enrichir d’articles qui montrent que nous existons et combattons contre toutes ces dérives qui salissent la France ! Nous sommes debout et il faudra nous tuer pour nous mettre à genoux !
Avec toute mon amitié et ma fidélité !
Daniel (MAV AACLE)***
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