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Monsieur Légionnaire

Compte rendu de José D’Arrigo de la visioconférence internationale du 13 septembre avec le thème « Tribunes de guerre » donnée par Raphaël Jerusalmy

Raphaël Jerusalmy : le demi-succès d’Israël ne résout rien

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Si l’on veut rester neutre et sans a priori, il faut à tout prix éviter la tentation du manichéisme, c’est-à-dire la propension à examiner le conflit israélo-palestinien en fondant son opinion sur le seul principe du bien et du mal. Or, c’est ce qu’a fait, ou tenté de faire, Raphaël Jerusalmy, ancien officier de renseignement de l’armée israélienne, dans son ouvrage « Tribunes de guerre ».

Il s’est efforcé, et c’est tout à son honneur, de ne pas privilégier son propre camp, celui d’Israël, et de considérer qu’il y a d’un côté les bons et de l’autre les méchants. Pour s’obliger à une saine objectivité, Raphaël Jerusalmy a décrit sans parti pris la guerre de Tsahal (l’armée israélienne) contre les terroristes du Hamas, responsables des abominations et des massacres du 7 octobre 2023. Il a échappé ainsi au « sectarisme obligatoire » sur un sujet brûlant où la haine est souvent maquillée en vertu.

Comment comprendre en effet la guerre contre le Hamas, mais aussi toutes celles qui ont précédé depuis soixante-dix-sept ans, date de la naissance d’Israël en 1948, si l’on se perd dans des récits biaisés, des mises en scène idéologiques, des indignations sélectives et qu’on sombre dans les traquenards de la propagande ?

Ce piège Jerusalmy l’a contourné avec habileté en choisissant un contradicteur de bonne foi, en l’occurrence Mohamed Sifaoui, qui lui a apporté la contradiction dans son propre livre lorsqu’il n’était pas d’accord avec les thèses développées par l’auteur. Ce souci de clarté devrait faire réfléchir en France et aux Etats-Unis ceux qui s’enferment dans le fanatisme idéologique en désignant leurs adversaires à la vindicte populaire. Dans la préface du livre « Tribunes de guerre » de Raphaël Jerusalmy, voici ce que suggère Mohamed Sifaoui : « Il faut apprendre à lire ce que l’on ne veut pas voir, entendre ceux que l’on préfère faire taire, et dialoguer sans haine avec ceux qui pensent autrement, du moment qu’ils pensent. C’est à cette seule condition que l’on pourra un jour faire reculer les murs, les murs physiques autant que ceux de l’esprit ».

Ce qu’a refusé Jerusalmy, c’est de considérer avec faveur la cause d’Israël et de rejeter sans nuance celle de ses adversaires arabes. Son livre est donc particulièrement intéressant pour ceux qui ne supportent plus le prêchi-prêcha des donneurs de leçons et le scandaleux favoritisme des médias français et européens. Ce diplômé de l’école normale supérieure de Paris a donc eu raison d’accepter l’invitation du lieutenant-colonel Constantin Lianos qui l’a convié, au nom de l’association des anciens combattants et amis de la Légion Etrangère, à présenter son livre ce samedi 13 septembre en visio-conférence internationale.

Autant vous dire que durant soixante cinq minutes, durée de l’intervention-fleuve de M. Jerusalmy, on a entendu les mouches voler. On a enfin pu échapper à la « tyrannie des postures ». Oui, bien sûr, l’auteur a encensé son pays de cœur, Israël, mais il l’a aussi parfois vertement critiqué lorsque son armée s’enlise dans un conflit dont on ne voit pas la fin. Qu’on le veuille ou non, le sort des otages israéliens toujours aux mains de leurs tortionnaires, obsède le peuple israélien et tous les soldats de Tsahal. L’objectif initial était de procéder à des trocs de prisonniers avec le Hamas et de récupérer ainsi tous les otages. Or, plusieurs occasions ont été manquées et le prix de ces otages est devenu exorbitant, ce qui empêche Tsahal de régler son compte au Hamas.

Raphaël Jéusalmy n’hésite pas non plus à mettre en cause les islamo-gauchistes français qu’il traite de « criminels de paix ». « Le principal responsable est le président Emmanuel Macron qui est en train de tuer toutes chances de paix entre les Israéliens et les Palestiniens », a-t-il estimé sans ambages. De même, il éreinte sans modération l’Organisation des Nations Unies, « un « machin » très onéreux et qui a maintes fois prouvé son inutilité ». Qui ose expliquer que les Gazaouis sont contraints et forcés d’obéir à leurs dictateurs du Hamas sous peine de mort ? Personne. Est-ce qu’ils collaborent de leur plein gré avec leurs dirigeants ? Bien sûr que non. Est-ce que les journalistes qui cajolent ces « braves gens » savent que les pratiques du Hamas sont identiques à celles du grand banditisme avec des exactions telles que le détournement de vivres ou de subsides internationaux, le prélèvement de «droits de protection», c’est-à-dire du racket, de dimes sur les marchandises, de blanchiment de capitaux douteux ? 

Le conflit actuel, observe Jerusalmy, est en « pause tactique ». L’armée israélienne, faute de directive claire en raison de la présence d’otages au cœur du dispositif ennemi, est en train de piétiner sur les théâtres d’opération. Il y a beaucoup de zones d’ombre. Nul ne sait si les Iraniens vont contre-attaquer ou pas, s’ils vont continuer à fabriquer leur bombe nucléaire à l’abri des regards (tel semble être le cas), si le nouveau gouvernement libanais va vraiment s’opposer aux factions en présence, si la vague d’antisémitisme qui déferle sur l’Europe va s’amplifier ou cesser. Israël est aux abois. C’est un vainqueur militaire aux abois.

Israël est le seul capable au Proche-Orient de frapper avec succès n’importe qui n’importe quand, mais encore faut-il ne pas laisser les militaires se dépatouiller seuls sur le terrain. Le triomphe militaire n’a pas été suivi par l’action des diplomates de Jérusalem qui n’ont pas capitalisé leur victoire. Par exemple, les dirigeants israéliens surveillent avec attention le comportement des dirigeants iraniens qui pactisent avec ceux de Damas. Ils souhaitent à tout prix bloquer les intérêts Turcs en Syrie. La force d’Israël est dans cette anticipation rapide des mauvais coups. Jerusalmy lui-même avait pronostiqué l’attaque des terroristes du Hamas plusieurs mois à l’avance. Gaza, la Syrie, le Liban, on sent que le vide s’installe et que l’enlisement est proche…

Cette situation s’aggrave du fait de l’attitude de certains pays, anciens amis d’Israël, qui ont changé de camp, comme la France. Jerusalmy les surnomme les « islamopithèques », « une espèce d’antisémites sympathisants de l’Islam intégriste et salafiste, dangereux pour le reste du monde occidental ». Elle se complique aussi pour des raisons intérieures à Israël : jusqu’au 7 octobre, chaque fois qu’Israël était menacé, tout le pays faisait corps avec Tsahal et combattait à l’unisson. Pas cette fois. On a assisté à des divisions, des scissions politiques, des altercations entre les militaires et le gouvernement, bref à des dissensions internes qui ont affaibli les Israéliens.

Il est clair pour Jérusamy que l’objectif majeur de Benjamin Netanyahou est le démantèlement du Hamas alors que celui du gouvernement israélien consiste d’abord dans la libération des otages du 7 octobre. Qu’on le veuille ou non, la pression militaire n’a pas fait plier définitivement le Hamas. « Il ne suffit plus de foncer dans le tas, estime l’auteur, il nous faut reconnaître que nous n’avons pas réussi à détruire le Hamas car nous ne pouvons pas bombarder les endroits où nos otages sont dissimulés. Il serait donc judicieux de redéployer nos forces sur la Judée Samarie, notre principal souci actuel ».

Cette réserve sur le demi-succès israélien, ou sa demi-défaite, n’enlève rien aux exploits retentissants de son armée, en particulier les frappes aériennes d’une précision chirurgicale sur les cibles militaires iraniennes, avec des avions ravitailleurs qui ont suivi les bombardiers de l’armée de l’air quasiment jusqu’à l’objectif, ainsi que l’utilisation de l’intelligence artificielle qui s’avère être un stratège de premier plan. Des succès technologiques qui s’accompagnent aussi de l’écoute du soldat de base par sa hiérarchie, ce qui n’a pas toujours été vrai avant le 7 octobre…

L’intérêt de ce livre est que Jerusalmy a été confronté aux horreurs de la guerre et qu’il sait de quoi il parle. Il ne diffuse que les informations « sûres et fiables » dont il dispose. Lors de la première guerre du Liban en 1982, il s’est confronté au chef terroriste du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) blessé et hospitalisé en Israël, « mon baptême du feu terroriste ». A ses côtés dans l’hélicoptère israélien une femme arabe enceinte et un soldat de Tsahal mort au combat, allongé sur un brancard. La femme devait subir en urgence une césarienne et elle a donné naissance à un petit garçon. Savez-vous quel prénom elle lui a donné ? Celui du soldat israélien mort pour sa patrie…Voilà une petite lumière qui devrait faire réfléchir les partisans du jusqu’auboutisme.

Le dernier argument de Jerusalmy résulte de sa connaissance du terrain : nul ne s’en sortira au Proche-Orient si l’on persiste à croire aux Etats-Nations. A part Israël, il n’y en a pas. « Ce sont des clans, des grandes familles qui se moquent des alliances conclues par leur gouvernement et n’en font qu’à leur tête. Si les clans ne sont pas d’accord entre eux, aucun arrangement ne tiendra la route », explique l’auteur.

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L’ancien responsable du bureau de la Direction Générale de la Surveillance Extérieure au Moyen-Orient durant vingt-cinq ans, Alain Chouet, a pris la parole ensuite pour dire son accord total avec Jerusalmy, en particulier sur ses préventions concernant « le jour d’après » (après la victoire militaire). Pour lui, neutraliser le Hamas est une mission impossible car le mouvement émane des Frères Musulmans dont le cœur de la confrérie est abrité à Doha au Qatar. L’idéal serait de revenir aux préconisations de 1982 qui consistaient à réorganiser tout le territoire en entités confessionnelles et ethniques cohérentes.

Le colonel Jean-Jacques Doucet, ancien du service action de la DGSE, a lui aussi évoqué plusieurs sourates du Coran qui expliquent l’acharnement des intégristes et leur rage au combat. Il a rappelé l’épisode de la libération d’une trentaine d’enfants pris en otage par les terroristes musulmans dans un car de ramassage scolaire à Loyada près de Djibouti qui a pu être heureusement dénoué grâce à l’intervention décisive du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale, en dépit de la mort de deux enfants sur trente.

Raphaël Jérusalmy a ensuite répondu aux nombreuses et judicieuses questions posées par le lieutenant-colonel Constantin Lianos en concluant par cette observation désespérante : « la cause palestinienne sert souvent de camouflage à la haine du juif ». Quant au général Jean-Paul Andreoli, chargé de conclure cette magnifique conférence, il a su avec tact et précision appuyer comme à son habitude sur ce qui fait mal (« la désinformation généralisée ») et sur les deux objectifs difficilement compatibles de la guerre récente : celle consistant à neutraliser le Hamas tout en sauvegardant la vie des otages israéliens. Le général Andréoli a évidemment raison : en France, comme en Israël et partout dans le monde, « à l’impossible nul n’est tenu ».

José D’ARRIGO
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En effet, inscrit ne suffit pas, il faut mettre un prénom et un nom dans le profil zoom et arriver en ligne avant le début de la visioconférence.

Un grand merci à Raphaël Jerusalmy pour cet éclairage, à M. Alain Chouet et au Col Jean-Jacques Doucet pour leurs témoignages, à José D’Arrigo pour son aide à l’élaboration des questions et pour son compte rendu.

À tous les participants à cette visioconférence pour laquelle il n’aura pas de replay, celui-ci étant réservé uniquement à nos séniors membres et à jour avec l'AACLE qui n’ont pu être présents.

Rendez-vous le 4 octobre pour la prochaine visioconférence internationale avec le thème : 
«Climat et CO2 : Décryptage d’une manipulation » donnée par M. Jacques-Marie Moranne qui était présent ce jour et a écouté la totalité de la visioconférence.
Le coût de la lutte contre le CO2 est pharamineux et justifie de se poser la question de sa réelle nécessité. Le livre démonte un à un les arguments qui président à l'alarmisme ambiant, sur... 
 
Fidèlement, 
Constantin LIANOS, Président-fondateur de l’AACLE, de la CSALG, de ML et ses réseaux.
Texte et photos © Monsieur-Légionnaire
Appeared first in https://monsieur-legionnaire.org September 13th 2025
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