À Notre Dame
À Notre Dame
Je marchais ce lundi à la tombée du soir
Aux rives de la Marne, un cri de désespoir
D’une femme inconnue me sortit de mon rêve
« Notre Dame est en feu ! » la formule était brève.
« Notre Dame est en feu ! » et elle disparut
Inondant de sanglots les pavés de sa rue.
Pauvre France en souffrance qui perd sa Cathédrale
Et sa flèche et son toit qui meurent dans un râle.
Comme loups assoiffés de sang et de désastre
Les flammes sous l’œil indifférent des astres
Dévastent en riant dans leurs courses légères
Tous tes bois et tes membres, quelles que soient les prières
Des femmes et des hommes à genoux sur la pierre
Au devant de tes Tours où s’envolent et s’enterrent
Les huit siècles qui sont notre honneur et Ta gloire.
« Notre Dame est en feu ! » Quelle mauvaise histoire.
Pauvre France en souffrance à la veille de Pâques
Faut-il donc supporter une dernière attaque ?
Tu saignes dans tes murs et les eaux qui ruissellent
Sont larmes des chrétiens, Ô Dame toute Belle,
Qui plongent dans la nuit et la mort des Ténèbres,
C’est leur dos qui s’abat et s’abat leur vertèbre.
Que peuvent donc souffrir tes maîtres-charpentiers,
Eux qui sauvaient leur âme en élevant leurs pieds
À toucher de leurs mains l’entrée du Paradis ?
Notre Dame est en feu et en feu ce lundi !
Et la flèche sacrée, plus que douleur aiguë
Dans la douce lumière, tes vitraux suspendus …
Ô Éternelle France Tu ne fermeras pas
Les Yeux de Notre Dame qui ne s’éteignent pas.
Marseille, le 18 avril 2019
Jean Noël Beverini
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