Compte rendu du colloque international du 13 Mars 2021 sur « Vaccins contre Covid 19 : la course contre la montre »
Vaccins contre Covid 19 : la course contre la montre
Le lieutenant-colonel Constantin Lianos, président de l’association nationale des anciens combattants de la Légion Étrangère a réussi samedi 13 mars ce qu’on pourrait appeler un coup de maître « distanciel » en organisant un colloque mondial sur la Covid-19 en visio-conférence. On aurait pu croire que la présence de 201 personnes sur « Zoom » pouvait se traduire par une cacophonie permanente. Eh bien non, chacun a eu le loisir d’écouter deux conférenciers de renom, les professeurs Pierre Saliou et Jean-Marie Milleliri qui ont déployé des efforts constants de pédagogie pour faire comprendre aux béotiens que nous sommes en matière médicale le pourquoi et le comment de la crise sanitaire que nous vivons depuis plus d’un an.
C’est ainsi que nous avons pu apprécier les interventions de Frédéric Bénoliel depuis Tokyo, de Pierre Saliou à Paris, de Jean-Marie Milleliri à Marseille, de Bachira Tomeh à Rouen, de Stéphane Semenov à Moscou, de Philippe Daue en Corée du Sud, de Benjamin Dupal à Singapour, de Michel Sultan en Israël, de Antoine Palazzolo en Espagne, de Franck Billmann en Allemagne, de Marie Bittar au Sénégal, du Dr Jean-Paul Bressin à Marseille, de Pascal Lalle à Paris et de nombreux sociétaires de l’ANACLE.
Pari réussi donc pour Constantin Lianos et ses équipiers habituels parmi lesquels Patricia Gomez-Basquez, Egon Holdorff, Roland Landres, Bernard Meyran, Marie-Josée Galéa, Sandrine Leroy, Eric Eveno, Jean-Jacques Doucet qui ont permis, grâce à leur discipline, la réussite totale de cette visio-conférence internationale inédite en France.
Le professeur Saliou a reconnu lui-même qu’il n’avait jamais été connecté avec tant de pays du monde à la fois. Le Dr Jean-Marie Milleliri, lui, a fait le point sur l’état de la pandémie dans le monde en précisant que 120 millions de cas avaient été recensés dans le monde et que le bilan des morts était de 2 650 000, dont plus de 90 000 en France. Cet éminent spécialiste de médecine tropicale a évoqué l’épopée d’un pionnier de la vaccination, Léon Lapeyssonie, qui s’illustra dans les années soixante en Haute-Volta et au Brésil dans sa lutte contre la méningite cérébro-spinale.
Le « pistolet » vaccinal pour tuer le virus ?
Il parvint à l’époque à vacciner un nombre impressionnant de gens grâce à la technique du « pistolet », une sorte d’injecteur sans aiguilles contenant 50 doses que l’on applique sur le bras du patient. Cette vaccination à la chaîne ou vaccination de masse grâce au « Pedojet », c’est-à-dire un pistolet hydraulique, serait bien utile aujourd’hui mais le Professeur Saliou a fait observer qu’on ne peut plus utiliser ces injecteurs sous pression depuis l’apparition du Sida en raison d’une très légère régurgitation de sang lors de chaque « tir », ce qui peut entraîner une contamination éventuelle.
Il est vrai qu’avec cet appareil on parviendrait à une couverture vaccinale beaucoup plus rapide et donc à une lutte efficiente contre la propagation du virus mais c’est hélas impossible. D’autant plus qu’aujourd’hui la vaccination est conçue comme un acte personnel et individualisé, avec interrogatoire préalable et attente post-vaccinale obligatoire de quinze minutes.
Le Dr Milleliri a fait litière des idées fausses qui circulent sur le Coronavirus qui n’est pas nouveau et n’a pas été fabriqué en Chine même s’il a émergé en Asie : « la Covid est une maladie infectieuse interhumaine qui se dissémine dans le monde entier en raison des déplacements massifs de populations, a-t-il souligné, elle peut se transmettre à distance par l’effet de l’aérosolisation, c’est-à-dire des gouttelettes lourdes ou légères qui résultent d’un éternuement ou d’une toux. L’inhalation de ces gouttelettes provoque de nombreuses infections mais une climatisation peut aussi avoir un effet délétère sur la chaine de contamination, de même que le simple fait de se frotter les yeux ou la bouche avec une main qui vient d’être « aérosolisée », par exemple en ouvrant une poignée de porte ou en tenant une barre métallique dans le métro ou le bus. Ce type de propagation entraîne des cas cumulés très important aux USA, au Brésil et en Inde.
La stratégie des « 4 M »
Le principal inconvénient pour « tracer » l’épidémie, c’est la durée d’incubation entre le contact contaminant et le moment où les premiers signes apparaissent (maux de tête, fièvres, pertes du goût et de l’odorat, fatigue extrême). La durée de l’incubation pouvant varier de cinq jours à quatorze jours, le même contaminateur peut faire en chaîne toute une série de contaminations puisqu’il ne se sait pas lui-même porteur du virus. C’est ce qu’on appelle dans le jargon médical « les formes asymptomatiques » de la maladie, sources de contagions involontaires.
Dans de nombreux cas, la maladie évolue favorablement et seulement 20 % des formes sont sérieuses ou graves entraînant un « ouragan cytoclinique » et deux pour cent de létalité au niveau mondial. Comme il n’existe aucun traitement connu de cette maladie pour le moment, l’objectif majeur est de casser partout la chaîne de transmission grâce à l’adoption de gestes barrières et à la vaccination massive.
Le couple hydroxychloroquine-Azytromicine proposé par le professeur Didier Raoult a prouvé son efficacité lors d’une administration précoce et il est proposé dans plusieurs pays d’Afrique, comme le Sénégal par exemple. Mais les sommités médicales françaises officielles n’en ont pas reconnu les effets probants. En revanche, elles militent pour la stratégie des « 4 M » : Masques obligatoires, Mètres (deux au moins de distance entre les individus), Mains (lavages fréquents) et Minutes (réduire le nombre de minutes confinées en lieu clos avec du public).
En un an, la science a fait des progrès importants grâce à une mobilisation mondiale des chercheurs et des moyens gigantesques mis à leur disposition. Mme Patricia Gomez-Basquez a demandé si le port de visières, par les caissières de supermarché par exemple, pouvait être recommandé. Non, a répondu le Dr Milleliri, car l’aérosolisation peut se produire sur les côtés de la visière.
Le professeur Pierre Saliou s’est efforcé ensuite d’expliquer avec des mots compréhensibles par tous, le processus de vaccination et sa nécessité absolue pour enrayer l’épidémie. Pas facile. « Les vaccins ont permis de sauver des millions de vies dans le monde, ils ont constitué une des plus grandes avancées de la médecine universelle », a-t-il affirmé. Pour lui, les réticences de certains personnels soignants à l’égard des vaccins sont inimaginables et archaïques.
« Lorsque votre organisme est contaminé par une bactérie ou un virus, a-t-il développé, vous tombez malade et votre organisme fabrique des anticorps pour juguler l’agent pathogène. Le vaccin n’a pas d’autre but que de doter votre organisme de cet agent protecteur avant l’intrusion du virus ». Cet antigène, on peut le faire fabriquer in vivo par l’organisme via un vecteur, en l’occurrence celui qu’on désigne comme le « RNA messager », qui constitue le « vaccin recombinant ».
Répondant à l’interrogation lancinante du public qui s’interroge souvent sur la conception très rapide de ces vaccins anti-coronavirus alors qu’il faut d’ordinaire plusieurs années pour éprouver un vaccin et le diffuser sur le marché, le professeur Saliou a simplement fait remarquer que les chercheurs n’étaient pas partis de zéro et qu’ils étudiaient depuis longtemps des pré-recherches actives sur les vaccins recombinants et que la connaissance rapide de la séquence du virus a permis d’aller très vite.
Par ailleurs, les études toxicité et de tolérance aux anticorps immunogènes ont pu être menées dans les temps grâce « à des moyens financiers colossaux ». La phase d’efficacité met en scène 30 000 personnes vaccinées et 30 000 non vaccinées : l’incidence de la maladie est telle sur la seconde cohorte que l’efficacité du vaccin est rapidement établie.
Les effets secondaires des vaccins (y compris sur l’Astrazeneca) ont été mesurés et ils sont extrêmement faibles. Une trentaine de cas de thromboses-embolies ont été observées sur trois millions de doses administrées. Plusieurs pays ont aussitôt suspendu leur campagne de vaccination mais la France estime pour sa part qu’il n’y a aucune corrélation entre le vaccin et ces effets indésirables.
Le vaccin n’est certes pas une panacée mais il permet d’éviter les formes graves de la maladie et de diminuer la mortalité des personnes âgées, principales victimes du virus.
Restent les mutations inquiétantes de ce coronavirus, ce qu’on appelle les « variants ». Il faudra là aussi trouver rapidement des parades, il faudra que la médecine gagne cette nouvelle course mondiale contre la montre et dote l’humanité d’un bouclier universel.
José D’Arrigo
Rédacteur en Chef du Méridional, membre à vie de l'ANACLE
Les membres de l'AACLE et de l'ANACLE pourront réécouter le colloque de 3h30 enregistré dans sa totalité par le Président-fondateur de Monsieur Légionnaire et mis dans la partie privée du site, pour ce faire, il faut vous munir des identifant et mot de passe atribués sinon en faire la demande au président :
https://monsieur-legionnaire.org/notre-actualite/557-comptes-rendus-de-colloques-et-conferences
Lien de l'organisation - invitation : https://monsieur-legionnaire.org/notre-actualite/17-culture/546-13-mars-2021-conference-en-ligne-covid-19-2021-annee-du-vaccin
Je vous remercie de votre attention.
Constantin LIANOS, Président - fondateur de Monsieur Légionnaire de l'AACLE et de l'ANACLE
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