Compte rendu de la visioconférence du 24 Avril 2021 «L’Épopée de la Légion étrangère de 1871 à 1939»
«L’Épopée de la Légion étrangère de 1871 à 1939»
Jean-Noël Bévérini : le récit épique des exploits de la Légion Etrangère
Le lieutenant-colonel Constantin Lianos, président de l’association nationale des anciens combattants de la Légion Etrangère, connait la recette magique.
Lorsqu’on invite un conférencier de grande classe, on obtient une conférence de grande classe. Un hymne à la puissance et à la gloire.
Tel a été le cas samedi 24 mars de la visioconférence du poète et académicien Jean-Noël Bévérini dont le récit épique sur l’histoire de la Légion de 1871 à 1939 a subjugué deux heures durant les auditeurs présents sur les ondes.
Ancien commissaire en chef de la Marine, ancien officier de la Légion Etrangère, Jean-Noël Bévérini est un fervent admirateur de la Légion et ses dons pédagogiques sont si aiguisés qu’il nous a non seulement emballés, mais littéralement enthousiasmés en exaltant avec passion l’âme éternelle de la Légion Etrangère et de ses glorieux combattants.
Quel souffle ! Quelle maestria ! « Qui aurait pu imaginer un tel destin que celui de la Légion Etrangère ? s’est interrogé l’académicien, aucun oracle, aucun devin, aucun soldat, aucun historien, personne n’aurait pu esquisser le moindre contour de l’épopée qui allait suivre la création en Algérie le 9 mars 1831 de la Légion Etrangère par un décret royal de Louis-Philippe. » Personne en effet.
Au fil des batailles, en Crimée, au Mexique, au Tonkin, dans les départements algériens de la France, à Madagascar, en Afrique, partout les soldats de la Légion Etrangère ont écrit en lettres de sang la légende héroïque de l’armée Française.
En 1871, la France est encore sous le coup de la défaite contre les Prusses l’année précédente et de la capitulation de Napoléon III. Non seulement la France a été battue mais elle a été amputée de l’Alsace et de la Lorraine. Le pays est traversé de nombreuses tensions entre les Républicains et les monarchistes qui croient à une prochaine restauration.
Les Jules arrivent au pouvoir : Mac Mahon, Grévy, Ferry, mais ils sont loin d’avoir la stature d’un autre Jules : César. Humiliée à Sedan, la France va laver cet affront par la conquête progressive de son Empire colonial. La France doit de nouveau faire rayonner sa civilisation dans le monde et redorer son prestige international.
La Légion Etrangère sera le fer de lance de cette reconquête. Alors que la première Légion était mal organisée, mal équipée et mal payée, tout va changer grâce à l’action opiniâtre de deux colonels : Stoeffel et Combes. Elle est désormais organisée, qualifiée, reconnue et dotée d’un drapeau qui gagnera ses lettres de noblesse à Camerone le 30 avril 1863.
La Légion, présente sur tous les théâtres d’opération, s’illustre par l’extrême bravoure de ses soldats. Leur leitmotiv au combat est le suivant : vaincre à tout prix. Comme le suggèrent le lieutenant-colonel Lianos et le major Dante Stevenazzi, « être Légionnaire, c’est aller jusqu’à l’épuisement total de tous ses moyens ». Le général Oscar De Négrier ne dit pas autre chose lorsqu’il exhorte ainsi ses hommes en 1884 : «vous autres Légionnaires, vous êtes soldats pour mourir, je vous envoie là où l’on meurt ».
C’est ainsi qu’est née la légende féroce des Légionnaires, désormais fiancés à ces deux maîtresses intemporelles que sont la mort et la gloire. Au Tonkin, les légionnaires se heurtent de front aux pavillons noirs chinois et à ses escouades sanguinaires. Du haut des remparts de leur citadelle, les Chinois arrosent de tirs nourris les Légionnaires et les Marsouins qui résistent. Le clairon sonne la charge. Les pertes sont énormes. Les Chinois abattent sans pitié les blessés qui jonchent le sol et les décapitent pour brandir leurs têtes sur des bambous.
Ivres de rage, les Légionnaires ne font plus de quartier. Ils avancent sur l’ennemi. Et le Légionnaire Minnaert se détache pour planter le drapeau tricolore au sommet de la citadelle chinoise. Le premier bataillon de la Légion Etrangère vient de triompher de 25 000 Chinois déchainés.
Deux cartouchières au ceinturon, les Légionnaires chantent à tue-tête l’hymne de leur régiment : « Le front haut et l’âme fière, marchant du pas de nos anciens, nous suivons dans la poussière un glorieux chemin, la boue sombre des rizières scella notre destin, donnant ce nom qui sonne clair : Régiment du Tonkin ». Ce qui caractérise les Légionnaires c’est leur sens du sacrifice suprême. L’un d’entre eux, Streider n’hésite pas à se jeter poitrine en avant devant son capitaine pour le sauver d’une mort certaine face à un Chinois qu’il a vu surgir comme un diable des herbes hautes.
Au Dahomey, les Légionnaires se heurtent à des troupes d’amazones et d’anthropophages : « En avant, lance « Bec de Zinc », vous avez promis à votre roi de les manger… » Mais on ne mange pas comme ça les Légionnaires. En 1885, à « Madame Gascar », surnommée « l’île rouge », ils affrontent les rebelles malgaches et leur chef baptisé : « ramasse ton bazar ». Rouges de poussière et de sang, les Légionnaires tracent leur chemin à la pioche pour ouvrir la voie aux mulets et aux canons. La fièvre fait tomber plus de 700 légionnaires. Pour les survivants, c’est marche ou crève ! »
Jean-Noël Beverini décrit avec talent les batailles multiples des Légionnaires durant la première guerre mondiale et ces vagues de Légionnaires abattues en première ligne par les Allemands en Champagne, en Artois. Lorsque 2515 hommes de la Légion pénètrent en Lorraine, perdue depuis quarante-huit ans, des femmes en larmes s’agenouillent devant le drapeau de la Légion, les vétérans embrassent les Légionnaires et tous crient en chœur : « vive la France ! »
José D’Arrigo
Rédacteur en Chef du « Méridional », membre à vie de l'ANACLE
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Les questions furent nombreuses !
L'ADC Ronald STARR, Vice-Président, répond aux questions des auditeurs
Un garnd merci à Jean-Noël BEVERINI, fidèle serviteur de la France, de la Royale, de la Légion étrangère et de l'ANACLE. Cette visioconférence fait suite de la première conférence sur les «40 premières années de la Légion étrangère» du 11 Janvier 2020 donnée par Monsieur Jacques SAINT-PIERRE. Reste donc «La 3ème partie de l'épopée 1940 - 2021» et si Madame Covid 19 nous le permet, elle aura lieu à la Saint Georges 2022 en presntiel sinon en visioconférence.
Merci au Professeur José d'ARRIGO (membre à vie) pour son compte rendu précis et conçis comme d'habitude !
Mes remerciements au Pr. Franck BILLMANN (Allemagne), pour son aide technique, à Messieurs Fréderic BENOLIEL (Tokyo), Nicolas AUDIER (Vietnam), Dr Stépahne SEMENOV (Moscou) membres de l'ANACLE, pour leurs témoignages et tous les auditeurs et auditrices pour leur présence en ligne.
Mes remerciements aux Lcl Bernard MEYRAN et Christian SABATIER pour leurs photos, à Mme Patricia GOMEZ-BASQUEZ, mon assistante sans oublier Jeanne, mon épouse pour leur aide et leur suivi de nos malades.
Beaucoup de nos honorables auditeurs sont présentés sans initier leurs profils avec leurs noms et malheusement n'ont pu entrer à notre visioconférence.
Un effort doit être fait dans ce domaine car pour acceder à nos visioconférences l'identification est obligatoire.
Lcl Constantin LIANOS, ancien Légionnaire Officier à titre étranger, Président-fondateur de Monsieur Légionnaire, de l'AACLE, de l'ANACLE et ses réseaux
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Merci d'avance !
Constantin LIANOS
Texte et photo © Monsieur-Légionnaire
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