Compte rendu de la visioconférence du 19 Juin 2021 «Police-Population : Le double malentendu»
Police-Population : le double malentendu.
Une nouvelle fois, le lieutenant-colonel Constantin Lianos a eu le nez creux en invitant samedi en visioconférence un policier de renom, M. Pascal Lalle, 65 ans, membre à vie de l’association nationale des anciens combattants de la Légion Etrangère, dont la mission était délicate puisqu’il s’agissait d’expliquer les raisons des mauvaises relations qui existent entre la police et la population.
Le choix du président de l’ANACLE était d’autant plus judicieux que M.Pasal Lalle a fait toute sa carrière dans la police nationale et qu’il en a même occupé durant six ans une des plus hautes fonctions, celle de directeur central de la Sécurité Publique (de juillet 2012 à janvier 2019) et qu’il est aujourd’hui inspecteur général de l’administration. En outre, M. Lalle connait parfaitement Marseille puisqu’il a été directeur départemental de la sécurité publique des Bouches du Rhône de 2008 à 2012.
On se souvient du propos du président Valéry Giscard d’Estaing qui se flattait en 1975 de disposer « d’une des meilleures polices du monde ». En ce temps-là, les outrages et les rebellions, les refus d’obtempérer, les contestations étaient rarissimes : les policiers étaient respectés. Et, au besoin, ils se faisaient respecter. En l’espace de quarante-cinq ans, la situation a dégénéré. La police n’est plus respectée. Elle se heurte en permanence à des citoyens rétifs, violents ou, comme le dit M. Lalle, « ayant un rapport très relatif à la loi. » Pourquoi une telle dégradation ?
La raison essentielle de cette déliquescence n’a été abordée qu’à la fin de sa conférence par M. Lalle : elle concerne l’inversion totale des valeurs qui prévalent dans notre société. Ce sont les droits des délinquants qui priment aujourd’hui sur ceux des victimes. Les victimes n’ont qu’à bien se tenir, les vraies coupables ce sont elles !
Résultat : les voyous ressentent une forme d’impunité et ils se permettent à peu près tout ce qu’ils veulent. De toute façon, ils savent que les prisons sont pleines et qu’ils n’y mettront pas un pied sauf cas gravissime.
La seconde grande cause de l’empoisonnement des relations entre la police et la population, c’est évidemment l’absence de moyens humains et matériels qui pénalisent la sécurité publique : « les services de police sont exsangues et parent au plus pressé », a dit fort justement M. Lalle.
Pour lui, la troisième raison du malaise est à chercher dans l’histoire de la police, une institution qui remonte au gouvernement de Vichy et donc à une utilisation partisane de l’autorité policière en vue de satisfaire une idéologie. Il a raison. La police ne doit être ni de gauche ni de droite, elle doit être nationale. Pas de favoritisme, pas de passe-droits : tous les citoyens doivent respecter la loi et être protégés à l’unisson par une police impartiale.
En a-t-il toujours été ainsi ? Certainement pas. M. Lalle, et c’est son credo permanent, a cité l’article 12 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui stipule : « la garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ». Voilà une vision idéale de la police. Mais force est de reconnaître que Louis XIV par exemple puis le Deuxième Empire n’ont utilisé les forces de police et de renseignement que pour protéger leur pouvoir et neutraliser « ceux qui fomentaient des complots politiques à leur encontre ».
Assistants sociaux ou pères fouettards
M. Lalle a fait observer ensuite que les gouvernements ont souvent usé de la police ou des Gardes Mobiles pour maîtriser les mouvements de foule et assurer le maintien de l’ordre. Cette police « antisociale » qui s’en prend parfois sans vergogne à des manifestants qui jouent leur survie et celle de leur famille s’oppose évidemment à la conception d’une police qui considère que sa mission essentielle est la répression des troubles.
C’est la révolution de 1968 qui a déréglé la mire. La règle de l’observation stricte de la loi par tout un chacun s’est muée en un dicton affiché sur les murs de la capitale : « il est interdit d’interdire », ce qui revient à dire que tout est permis. Une telle permissivité est la source aujourd’hui de la croissance exponentielle de la délinquance et de la criminalité.
M. Lalle, pardon si je me trompe cher Pascal, nous a paru pencher en faveur d’une police dite de « proximité », celle qui « discute » avec les citoyens, fait remonter leurs problèmes, une police de terrain qui arrange les choses au lieu de les réprimer. Cette vision de gauche qui évoque en permanence le « sentiment d’insécurité » de l’opinion alors que cette notion médiatique ne vise qu’à leurrer la dite opinion sur l’état réel de l’insécurité en France est très contestable. Les citoyens, à Marseille comme ailleurs, n’ont pas la berlue : ils sont touchés de plein fouet par la criminalité, la délinquance et les trafics, le plus souvent liés à l’immigration invasive, et ils veulent que ça cesse.
Les policiers doivent devenir des « assistants sociaux » ou appliquer la politique de la matraque ? Nounous-sucres d’orge ou pères fouettards ? Chacun peut avoir sa vision. M. Lalle a raison de vouloir instaurer des « comités d’usagers auprès de chaque commissariat ». Il a raison aussi de s’en prendre à certains médias qui font de leur combat anti-police un instrument prioritaire de la déstabilisation de nos institutions. Mais il devrait aussi réfléchir aux immenses bienfaits d’un bon coup de pied au cul.
José D’Arrigo
Rédacteur en Chef du Méridional
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