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Les actualités de
Monsieur Légionnaire

Compte rendu de la visioconférence du 26 février 2022 «VIET NAM L’Histoire Politique des Deux Guerres 1858-1954»

Chers amis,
Le lien d’accès et le code secret pour le regarder et/ou télécharger la visioconférence de ce jour ont été envoyés uniquement aux adhérents de notre association.
Je vous rappelle que c'est uniquement à usage personnel. En aucun cas cet enregistrement ne doit être divulgué au public sous peine de poursuite et exclusion de notre association et du réseau du cycles de nos visioconférences. 
En revanche, les photos et le compte rendu seront visible sur cette même page, merci de ne pas faire des copier-coller mais mettre le lien. Ainsi vous respeectez le travail des autres. 
AACLE ANACLE Constantin LIANOS 2022 02 26 à 12.03.23
 
Ci-joint le lien vers les captures d'écran de cette visioconférence faites par le Lcl Christian SABATIER :
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.https://photos.app.goo.gl/58wtqhqhxdMoFvvW6 
Le Lcl Barnard MEYRAN m’a fait parvenir ses prises de vues-écran également, elles seront insérées dans le compte rendu écrit du Pr. José d’ARRIGO très prochainement.
Je tiens à remercier Monsieur Châu NGUEN NGOC (membre actif de notre association) pour sa patience et sa prouesse à distance ! Un grand merci à Egon, notre 1er Vice-président et survivant de la captivité suite à la chute de DBP,  ainsi qu’à Maître Nicolas AUDIER residant au Vietnam et à Mr Fréderic BENOLIEL, ancien résidant qui s'est retiré au Japon depuis de nombreuses années, pour leurs précieux éclairages
 
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Lien de la biographie de Monsieur le Légionnnaire de 1re Classe Egon HOLDORF, ancien prisonnier de DBP, Vice-président de l'AACLE 
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Témoignage sur la chute de DBP et captivité du Légionnaire de 1re Classe Egon HOLDORF 
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Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Compte rendu de la visioconférence internationale du 26 février 2022 par le Professeur José d'ARRIGO 
Ces témoignages comme a dit Christian SABATIER ont enrichi parfaitement la présentation de notre conférencier. 
Le colonel Jean-Jacques concluait avec des paroles très fortes et feront partie du compte rendu. 
Nous attendons donc le compte rendu de José d'Arrigo, ainsi vous pourrez lire ces deux siècles d’histoire incroyables de la France et du Vietnam.
Pour nous, ce peuple est un peuple intélligent et a su se reconcilier avec ses anciens coloniaux ce qui ne s'est pas produit ailleurs.
Bravo à ce peuple pour sa volonté de progresser dans la paix malgré les dangers qui l'entoure. 

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Guerres d’Indochine : l’invincible résistance des peuples occupés

« Ils attendaient dans la cuvette le tout dernier assaut des Viets, dans la boue ils creusaient leurs trous : Dien Bien Phu. Depuis des mois dans la bataille, sous un orage gris de ferraille, ils pensaient qu’ils tiendraient le coup : Dien Bien Phu ».

On se souvient de la bouleversante chanson de Jean-Pax Méfret, le crooner talentueux de l’armée française, éternel défenseur du drapeau et de la Légion. On se souvient du sacrifice de 8 000 jeunes soldats Français tombés au champ d’honneur à l’issue d’une bataille acharnée. Hégon Holdorf, lui, était sur place. Il avait vingt ans. D’origine allemande, cet ancien soldat de première classe de la Légion Etrangère ne se doutait pas lors de son parachutage sur les berges de Nam Yun, le 8 mars 1954, à proximité du point d’appui « Dominique », dans la cuvette de Dien Bien Phu, qu’il venait de décrocher un visa pour l’enfer. Affecté à la huitième compagnie de Hanoï en qualité d’infirmier, Egon Holdorf, héros de la guerre d’Indochine, n’a jamais parlé à personne de ses vingt sept jours et de ses vingt sept nuits de combats acharnés contre le Viet-Minh communiste. Vingt sept jours de résistance inouïe contre l’arrosage intense des « Katioucha », c’est-à-dire les orgues de Staline ou lance-roquettes utilisées pour la première fois dans un conflit international.

Il a pourtant accepté d’offenser sa modestie, à la demande expresse du lieutenant-colonel Constantin Lianos, président de l’association nationale des anciens combattants de la Légion Etrangère, afin de raconter son calvaire lors d’une visioconférence consacrée aux deux guerres d’Indochine qui a réuni le samedi 26 février des invités de nombreux pays, y compris du Viet Nam.  D’une voix calme et posée, Egon Holdorf, récemment fait Officier de la Légion d’Honneur, a évoqué en direct le supplice d’un jeune soldat confronté à des ennemis sans pitié et sans aveu :  il a dit comment et pourquoi il a pu en réchapper alors qu’il était prisonnier de troupes fanatisées par le communisme et le maoïsme.

« On s’est battus comme des lions à Dien Bien Phu, mais l’issue ne pouvait être que fatale, confie-il. Nous avons ployé sous le nombre car la cuvette était encerclée par  les Viet. Nous n’avions plus la maîtrise des pitons. Nos adversaires avaient été sournoisement armés par la Chine et ils étaient très supérieurs en nombre. Il régnait un silence de mort autour de la cuvette. J’ai été fait prisonnier comme 10 863 camarades dont 3578 blessés. Seulement 3290 d’entre nous ont pu survivre aux conditions de détention qu’on nous a imposées. Tous les autres sont morts… » 7573 morts !

Les détenus du Viet-Minh ont enduré un supplice quotidien : longues marches de nuit dans la jungle -ceux qui tombaient d’épuisement étaient abattus-, disette, famine, maladies, épidémie de dysenteries, pas de médicaments, pas de soins, pas de pansements : « tous les matins, on se levait pour enterrer des camarades morts au cours de la nuit, ajoute Egon Hodorf, le survivant de l’enfer de Dien Bien Phu. On faisait bouillir des chiffons pour soigner nos blessés, on raclait les fonds de gamelles pour se nourrir tant bien que mal de quelques grains de riz charbonnés. Le matin on était obligés de subir des séances de rééducation communiste, puis on était de corvée de ravitaillement et on transportait des sacs de riz à pied sur vingt ou trente kilomètres… »

Ce régime inhumain a détruit des milliers de vies. Pas celle d’Egon Holdorf. Pourquoi ? « Parce que j’ai bénéficié d’une formation extraordinaire à la Légion, répond-il, et c’est grâce à la rigueur du comportement mais aussi à la discipline et à l’armature morale de cette unité d’élite que j’ai pu survivre à ce cauchemar. Quand j’ai été remis aux autorités françaises, je mesurais 1,75 mètre et je pesais 45 Kg. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Sans l’enseignement de la Légion, sans son invincible force morale, je ne serais plus parmi vous aujourd’hui. Voilà pourquoi je dis « merci » à la Légion et je souhaite par ces quelques mots rendre hommage à tous les soldats qui y sont restés. Je dédie ce témoignage à la mémoire des soldats français qui sont allés au bout du bout par respect pour le drapeau… »

Un long silence a suivi cet émouvant témoignage. Comme si tous les participants étaient abasourdis par de tels sacrifices, une telle loyauté, une telle fidélité à la France. Puis le lieutenant-colonel Constantin Lianos a décidé de saluer l’immense courage d’Egon Holdorf, désormais vice-président de l’ANACLE. Gloire à toi, Egon Holdorf, te voilà entré dans la légende des héros les plus mythiques de la Légion Etrangère.

Second témoignage : celui de Nicolas Audier, avocat au Vietnam, amoureux de ce pays et admirateur inconditionnel « des Légionnaires parachutistes qui ont laissé une trace indélébile en Indochine et ont suscité de nombreuses carrières militaires », a-t-il souligné. Me Audier s’est fait l’interprète de la communauté française forte de 15 000 personnes environ dont les deux tiers vivent à Hanoï et à Ho Chi Minh-Ville pour annoncer que le Vietnam s’ouvre aux investissements occidentaux et que la chambre de commerce française y est forte de 300 entrepreneurs. Aucune acrimonie envers la France, aucune repentance exigée. En revanche, Me Nicolas Audier a noté que les relations du Vietnam avec la Chine étaient très tendues…

Puis le lieutenant-colonel Lianos a donné la parole à Frédéric Bénoliel, référent de l’ANACLE à Tokyo, qui a créé un bureau de représentation pour Rhône-Poulenc au Vietnam de 1979 à 1984 et a constaté les ravages conjugués de ce que la presse appelait alors « l’impérialisme américain » et « le colonialisme français ». M. Bénoliel a rappelé de façon très pertinente le million d’exilés vietnamiens qui ont fui le communisme et le drame terrible des « boat-people » qui prenaient la mer sur des rafiots surchargés et dont les naufrages ont causé 250 000 morts.

Avant ces précieux témoignages, M. Nguyen Ngoc Chau, auteur de l’excellent livre intitulé : « l’histoire politique des deux guerres du Vietnam » (éditions Nombre7), a relaté les divers épisodes de la guerre d’usure qui a opposé le nord au sud, les indigènes aux Français puis aux Japonais et aux Américains, bref il a dressé un tableau remarquable et séquentiel de tous les événements qui ont suscité la première guerre d’indépendance du Vietnam de 1858 à 1954 et la seconde guerre, idéologique, de 1945 à 1975.

Le père de M. Chau, ingénieur des ponts et chaussées, a eu la vie sauve grâce à ses camarades de promotion à Polytechnique à Paris : il a d’abord travaillé pour le gouvernement colonial, puis il est devenu un résistant du Vietminh et il a été nommé commandant adjoint de la zone 9 du Vietminh au sud. Lorsque le général Philippe Leclerc s’est avisé de « pacifier » le sud du pays, il n’y est pas allé de main morte. La tête du père de M. Chau a été mise à prix, mais il a refusé de rejoindre le parti communiste et a pu s’exiler en France dans un avion militaire grâce à la mobilisation de ses amis polytechniciens…

Les attaques anticoloniales contre les Français, les rebellions et les insurrections n’ont jamais cessé : « la France en Indochine n’applique pas les grands principes qu’elle a elle-même proclamés mais y détruit l’esprit démocratique de la société annamite », écrit M. Chau. En outre, les indigènes ne jouissaient pas des mêmes droits que les Français qui monopolisaient avec les Chinois les fumeries d’opium et les trafics de piastres ou d’alcool. 

Des myriades de partis indépendantistes se sont créés au fil du temps entre alliances et mésalliances, mais ils ont été phagocytés par les patriotes communistes, puissamment aidés par les Chinois. Tant et si bien que le Vietnam a été durant très longtemps le théâtre d’un imbroglio d’intérêts croisés et divergents entre la Chine, les Etats-Unis, la France, le Japon, mais aussi le Laos et le Cambodge. Entre 1965 et 1967 un million de tonnes de bombes US ont dévasté le Vietnam et le nord a fini par demander grâce et proposer l’ouverture de négociations aux Américains. Mais il ne s’agissait que d’une ruse pour mieux riposter…en préparant l’offensive du Tet Man Tan qui débuta le 30 janvier 1968.

En tout cas, M. Chau en est convaincu, sans l’appui de la Chine de Mao Tse Toung, les Français n’auraient jamais été boutés hors du Vietnam et ils n’auraient probablement pas perdu la bataille de Dien Bien Phu qui marqua la fin de leur influence en Asie. « A un contre cent, nos soldats se sont vaillamment battus en Indochine, a conclu le colonel Jean-Jacques Doucet, ils se sont inscrits dans la légende française de résistance contre l’expansion communiste. Les camps de rééducation Vietminh ont causé plus de morts que les camps d’extermination nazie. C’est la population qui a payé le prix le plus lourd. Aujourd’hui, l’optimisme est de rigueur. Les armes se sont tues. Le silence des rizières et l’impression de calme qu’elles dégagent sont revenues, mais le silence n’est pas l’oubli ».

José D’Arrigo. 

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À Calvi, le 26 février 2022.

Constantin LIANOS, ancien Légionnaire-officier à titre étranger, Président-fondateur de Monsieur Légionnaire, de l'AACLE, ANACLE et ses résaux 

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