CHARLES
Photo marine nationale
Bloc de feu et d’acier sur une mer de plomb
Et trois Couleurs qui claquent au son clair du clairon.
Tu es l’œil de la France qui scrute l’horizon,
Tu es le bras armé et la foudre sans nom,
Charles, pour le défi de cette indépendance
De « ce cher vieux pays qui se nomme la France ».
Tu aurais dû, sais-tu, t’appeler Jean Armand
Mais dans ton cœur de feu s’enflamme un autre sang
Qui n’a aucun besoin de pourpre cardinale :
Le seul nom de De Gaulle a rendu le sien pâle.
Toi qui aimes l’Histoire
Qui s’écrit dans l’honneur quels que soient les déboires,
Tu es, sais-tu encore, le vaillant héritier
De sept héros d’acier dont les ponts t’ont hissé
À cette haute gloire, à cette destinée
D’être lance et rempart de notre Liberté.
Béarn avait l’accent roulant
De province d’antan.
Bois Belleau sans hésiter
Choisit la langue de Molière
Et la France en fut fière.
La Fayette, Dixmude, Arromanches,
Aspirés, chance ou malchance,
Dans des rêves d’Indochine,
Épine trop féline.
Alpha, Saphir, Olifant, Prométhée,
Salamandre, Mirmillon, Méditerranée,
Balbuzard, Myrrhe et Trident,
Étraves sur tous les océans,
Clémenceau et ton frère cadet,
Foch pour ne pas le nommer,
Honneur à vous, équipages,
Du matelot à l’officier,
Qui surent écrire ces pages.
Honneur à toi, Charles, digne héritier.
À Marseille, le 27 mai 2022
Jean-Noël Beverini
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