Compte rendu de la visioconférence internationale : «La grande bibliothèque d'Alexandrie, des Ptolémées à sa destruction par le calife Omar en 642» du 22 juin 2024
Alexandrie, la ville aux deux phares
Bibliothèque d’Alexandrie : le temps des incendiaires est revenu
Le lieutenant-colonel Jean-Pierre Martin, ancien président de l’Amicale nationale du 22eme Bataillon de Chasseurs Alpins et des troupes de montagne s’est sobrement exprimé ce samedi de Nice au cours d’une visioconférence animée par le lieutenant-colonel Lianos, président de l’association des anciens combattants et amis de la Légion Etrangère. Le thème de cette conférence internationale était le suivant : « la grande bibliothèque d’Alexandrie, des Ptolémées jusqu’à sa destruction par le calife Omar en 642 ».
M. Martin a su faire un récit captivant de « l’une des plus prodigieuses aventures intellectuelles de l’humanité », celle de la naissance sous Alexandre Le Grand d’une bibliothèque immense qui a abrité entre 40 000 et 400 000 papyrus à son apogée. Grâce à ce temple de la littérature, de la poésie, de la philosophie, des mathématiques et des Arts, la grande bibliothèque a permis à Alexandrie de devenir la capitale culturelle du monde hellénistique.
C’est Démétrios de Phalère, qui a dirigé Athènes de 317 à 307 avant notre ère, exilé à Alexandrie et disciple d’Aristote, qui a persuadé le roi d’Egypte de le laisser construire un édifice majestueux, appelé le « Museion » pouvant rassembler toutes les œuvres significatives de l’univers intellectuel de l’humanité.
La constitution de cet immense fonds littéraire s’est opérée par achat d’œuvres mais aussi par saisie et par ruse. C’est ainsi que Ptolémée a demandé à tous les navires faisant escale à Alexandrie de permettre que tous les livres contenus à bord fussent recopiés et traduits en grec. La copie était remise au navire et l’original conservé par la bibliothèque.
Ce mode d’acquisition dénommé « le fonds des navires » est l’ancêtre du « dépôt légal ». Alexandre le Grand envoyait des émissaires sur tous les marchés du livre et les documents achetés étaient ensuite classés et répertoriés dans le « Museion ». Pour la première fois dans le monde, les ouvrages étaient rangés suivant un classement alphabétique.
C’est dans ce sanctuaire littéraire qu’est née la première version de la Bible des « Septantes », celle commandée par le souverain Ptolémée II à 72 rabbins chargés de la traduire de l’hébreu en grec. De façon étonnante, les 72 versions se ressemblaient à la virgule près et l’Ancien Testament nous est parvenu par ce biais.
Le lieutenant-colonel Martin a su raconter avec clarté et précision les diverses péripéties historiques entourant la vie de la grande bibliothèque jusqu’à sa destruction en 47 avant notre ère par les troupes de Jules César qui s’opposaient alors à Pompée et ont incendié la flotte d’Alexandrie, feu qui s’est hélas propagé à la bibliothèque et l’aurait ravagée en partie.
Ce n’est qu’en 642 environ que le général arabe conquérant de l’Égypte a demandé au calife Omar ce qu’il fallait faire de ces milliers d’ouvrages. Réponse d’Omar : « pour les livres dont tu fais état, s’il s’y trouve quelque chose qui soit conforme au livre de Dieu, le Coran nous permet de nous en passer. S’il s’y trouve quelque chose qui soit contraire au Coran, ils sont sans utilité : procède donc à leur destruction ».
C’est ainsi que partit en fumée un des plus beaux trésors littéraires de l’humanité qui permit la naissance, entre autres, de la trigonométrie, de la géométrie euclidienne dérivée du célèbre « postulat d’Euclide », la théorie de la « déduction », la théorie de l’héliocentrisme (la Terre qui tourne autour du soleil), la création du calendrier « Julien » (le nôtre) et toutes les intuitions géniales de savants qui n’avaient aucun moyen technique sophistiqué mais ont su mesurer, à 500 km près, la circonférence de la terre et inventé l’Astrolabe qui a enfin permis aux navires de s’éloigner des côtes. Comment s’y est pris Eratosthène pour mesurer la rotondité de la terre ? Très simplement avec un bâton dont il a fait mesurer l’ombre lorsque le soleil était au zénith et aux pas d’un chameau !
« Des trésors irremplaçables ont disparu à tout jamais en raison du fanatisme et de la bêtise des hommes, a conclu le lieutenant-colonel Martin, le combat des Barbares passe toujours par l’anéantissement de la pensée. Ce genre d’idéologues mondialistes et wokistes menace aujourd’hui nôtre civilisation et notre devoir est de lutter pour les empêcher de recommencer ». Le lieutenant-colonel Lianos a approuvé ces propos de son éminent collègue en allant plus loin encore : « le temps des incendiaires est déjà chez nous, a-t-il estimé, ces fous de Dieu croient pouvoir tuer les âmes en détruisant les cathédrales. Voici venu le nouveau temps des barbares en col blanc et tennis. »
Très inspiré, le lieutenant-colonel Lianos a livré à la réflexion générale des centaines d’auditeurs cette phrase de Milan Hübl, plus que jamais d’actualité : « Pour liquider un peuple, on commence par lui enlever la mémoire. On détruit ses livres, sa culture, son histoire. Puis quelqu’un d’autre lui écrit d’autres livres, lui donne une autre culture, lui invente une autre histoire… »
Puis, cite Hannah Arendt : «La véracité n'a jamais figuré au nombres des vertus politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires politiques».
José D’Arrigo
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Avec un manager, on réfléchit !!
Avec un leader, on grandit !!!
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«Celui qui n’est plus ton ami ne l’a jamais été» Aristote
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