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Monsieur Légionnaire

Le docteur Georges BRENOT nous a quittés

Le docteur Georges BRENOT nous a quittés

Si un mot seul peut qualifier Georges Brenot, (un seul mot ne résume jamais un homme) c’est celui d’humaniste. Georges Brenot était un grand humaniste, de tradition, de profession, de conviction.

BRENOT Georges

Une haute tradition familiale

Georges a été élevé à l’école d’un père commandant une brigade de gendarmerie de Saône et Loire. Durant la Guerre de 40, son père est « déplacé » pour faits de résistance notoire. Georges va choisir de consacrer sa vie à la médecine ; « consacrer », c’est à dire se dévouer aux autres, les « autres » étant l’Afrique.

Un « médecin sous les tropiques » 

Tel est le sous-titre de l’ouvrage qu’il publia en 2002, sous le nom modeste d’essai. Car Georges avait la modestie des grandes âmes. Un homme comme l’on en rencontre peu. Ce type d’hommes qui attendent qu’on les rencontre, qu’on vienne à eux mais qui ne s’imposent pas. 

Il commença sa vie professionnelle de chirurgien en Afrique, une vie professionnelle « exotique » comme il le disait lui-même, au Gabon, à Djibouti, au Sénégal, au Burkina-Faso.   

Militaire hors cadre, il exerçait « en civil », surtout en oubli de soi pour le service de l’homme. C’est ainsi qu’il réalisa des milliers d’interventions chirurgicales dans des conditions difficiles, peu imaginables, dans des salles d’opérations où l’électricité était fournie (?) par des groupes électrogènes. En Haute- Volta (aujourd’hui Burkina-Faso) il dirigeait un hôpital de 800 lits comme chef des Services chirurgicaux. À Dakar, son hôpital effectuait des dizaines d’opérations par semaine et des urgences de jour comme de nuit, chirurgie viscérale, sa spécialité,  mais trépanations et autres interventions de toute nature …

Monique, toujours présente auprès de lui dans ses affectations, faisait la classe à leurs enfants, assurant leur scolarité.

Le travail de Georges dépassa le qualificatif de « travail » pour atteindre celui d’une œuvre ! Une œuvre de médecine pour accompagner et sauver l’homme, car Georges était un humaniste dans l’âme.

Un humaniste dans l’âme

Toute la vie de Georges a été animée par l’expression de sa vocation : « Être avec cœur, passion et efficacité au service de l’homme quel qu’il fût et où qu’il fût ». 

Il convient de méditer cette phrase. Le cœur, certainement, qui explique l’engagement ; la passion qui maintient le cœur dans la durée ; l’efficacité car quels que soient le cœur et la passion,  il faut du résultat. Il faut soigner. Il faut sauver. Il faut aimer.

Toute la vie de Georges est liée à l’Afrique et à Marseille où il vécut. Dans ses ouvrages, en particulier, Mémoires humanitaires, il engage une réflexion humaniste sur les grands problèmes éthiques de notre temps. 

Je l’avais invité à prononcer une conférence devant nos Compagnons de l’Ordre National du Mérite (ANMONM) dont il était membre et chevalier de l’Ordre. Il avait commenté l’œuvre admirable des médecins militaires d’Outre-Mer. Admirable ! Il en était. 

Par son dévouement, Georges Brenot a grandi la France.

Merci, Georges. Tu m’as dédicacé ton livre en écrivant :

« En gage d’une amitié indéfectible ».

Merci, Georges. À toi, Monique et à vos enfants, toute notre pensée.

À Marseille, le 24 janvier 2022

Jean-Noël Beverini

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