Compte rendu de la conférence en présentiel du 5 avril 2025 avec le thème : Napoléon 1er créateur du Renseignement et de l’Espionnage organisés
Qui sont nos intervenants ? Pour gagner du temps pour la présentation de nos intervenants aux CV impressionnants, je vous invite à lire les deux liens qui suivent :
Le Commissaire Divisionnaire (H) Claude DUPONT
Compte rendu de José d'ARRIGO
Renseignement napoléonien : comment gagner sans combattre
On dit souvent, à juste titre, que l’argent est le nerf de la guerre. Mais il existe un autre nerf de la guerre, moins connu, plus secret : celui du renseignement civil et militaire.
Un général chinois du VIème siècle avant-Jésus Christ, Sun Tzu, professait déjà cette évidence dans son ouvrage mondialement connu : « l’Art de la guerre ». Il estimait que l’art de la guerre, « c’est de soumettre son ennemi sans combattre ». Pour ce stratège, le bon général est celui qui a gagné la bataille avant de l’engager. Il s’agit de contraindre l’ennemi à abandonner la lutte grâce à la ruse, l’espionnage, une grande mobilité et une adaptation réfléchie à la stratégie de l’adversaire lorsque vous avez accumulé tous les renseignements possibles et imaginables sur la réalité de ses moyens, de ses positions, de son armement et de ses préférences tactiques.
Le grand mérite du lieutenant-colonel Constantin Lianos, président de l’association des anciens combattants et amis de la Légion Etrangère, est d’avoir invité deux experts du renseignement en France qui, précisément, se sont inspirés du génie stratégique de Napoléon pour développer sa philosophie en matière d’espionnage tous azimuts et de renseignements utiles. Leur conférence ce samedi 5 avril dans les locaux de l’association a été en tous points remarquable et suivie avec attention par l’assistance. Il est vrai que le commissaire divisionnaire honoraire Claude Dupont, policier de renom dans le sud de la France et en Afrique, sait très exactement de quoi il retourne en matière de renseignement. Ancien adjoint au commissaire central de Nice, ancien adjoint au chef de la sécurité urbaine de Clermont-Ferrand, ancien chef de la permanence de nuit à Marseille durant dix ans, ancien chef du secteur nord de Marseille, ancien commissaire central de Toulon et attaché de sécurité intérieure au Togo, au Ghana et au Bénin, Claude Dupont est un policier dans l’âme.
Son acolyte du jour, Nicolas Corsi, est lui aussi un disciple de Napoléon et un haut fonctionnaire en poste à la chambre régionale des comptes comme magistrat financier, ancien directeur des services à la mairie de Saint-Raphaël, ancien responsable des services généraux de la police nationale au ministère de l’Intérieur et titulaire de nombreux postes de responsabilité au sein des mairies d’Aubagne, de Nîmes, et de Blanc-Mesnil. Tous deux nourrissent une passion sans bornes pour Napoléon dont l’histoire glorieuse pour la France est aujourd’hui, hélas, méconnue car elle n’est quasiment plus enseignée à nos enfants par des professeurs dont l’impartialité n’est pas vraiment garantie.
Le mérite essentiel de ces deux intervenants est justement d’avoir respecté la vérité historique et l’exceptionnelle étendue des services napoléoniens rendus à la France dans tous les domaines. Sans le vouloir vraiment, leurs arguments s’inspirent, eux aussi, du génie militaire de Sun Tzu, l’homme qui préconisait la guerre totale…sans la faire. Pour lui, le bon général gagne la bataille avant même de l’engager car il sait tout sur son adversaire. C’est le chef de troupes qui excelle à résoudre les difficultés et les résout avant qu’elles ne surgissent. Tel fut le cas, par exemple, du lieutenant-Colonel Lianos et ses camarades à Kolwezi lorsqu’ils ont dû rétablir l’ordre et dompter les rebelles katangais avec les parachutistes du 2eme régiment étranger des parachutistes de la Légion Étrangère en mai 1978.
Claude Dupont l’a fort bien dit : la collecte du renseignement stratégique, c’est une guerre secrète. Confidentielle. Où tous les coups tordus sont permis. Il a rappelé l’existence d’un « cabinet noir » sous Louis XIV. Une cohorte d’espions patentés qui œuvrait en coulisse à l’insu de la Cour et de ses ministres. Napoléon, lui, avait l’intelligence d’infiltrer ses agents de renseignement dans toutes les sphères d’influence de l’Etat, qu’elles fussent militaires, économiques, religieuses, ou issues du banditisme. Il avait « ses » hommes partout. Corvéables à merci.
Le cabinet noir de Bonaparte centralisait tous les renseignements collectés et Joseph Fouché, ministre de la Police sous le Directoire, le Consulat, l’Empire et la Seconde Restauration, était le grand manitou de toutes les officines de renseignement. Tout comme le maréchal Louis-Alexandre Berthier, il dirigeait l’action d’hommes de l’ombre qui s’activaient en infiltrant les services diplomatiques de l’ennemi, mais aussi en interceptant toutes les lettres intéressantes ainsi que les livrets de guerre et de la Marine. Napoléon voulait tout savoir sur les déplacements des unités ennemis, leur positionnement stratégique, le contenu de la presse étrangère et même la topographie et la cartographie des zones d’opération de chaque pays susceptible d’entrer en guerre avec la France.
Précurseur des « sondages d’opinion », très en vogue à l’heure actuelle puisqu’ils remplacent quasiment l’élection, Napoléon maillait tout le territoire avec sa garde impériale et recrutait 800 informateurs rémunérés par des fonds secrets pour assurer une préparation « intellectuelle » du conflit à venir. L’Empereur ne s’est pas contenté d’être un guerrier minutieux, il a aussi inventé le « contre-espionnage », garantie de la survie de l’Empire en matant dans l’œuf tous les complots et autres conjurations.
Il s’est doté des outils juridiques tels que le code pénal, le code civil pour sanctionner les délits et crimes « d’intelligence avec l’ennemi », désertion, trahison, désobéissance à l’autorité, atteinte à la sûreté de l’Etat. Peine encourue : la mort. « La sévère punition qu’on inflige dégoûtera tous les autres », expliquait Napoléon. Ces précautions sécuritaires n’ont pas empêché Napoléon d’échapper à plusieurs attentats, notamment celui de l’explosion ultra-violente de la rue Saint Nicaise alors qu’il était en diligence avec Joséphine : bilan tragique 22 morts, 100 blessés grièvement, 46 maisons totalement détruites et…Napoléon indemne !
Ce sauvage attentat incita l’Empereur à se doter d’une armée de « mouches », c’est-à-dire des mouchards formant une police officieuse et enrôlée dans tous les milieux. Il infiltra également des femmes très séduisantes, ou dévorées d’ambition, dans les cénacles ennemis les plus influents pour suborner les hommes de pouvoir sensibles aux plaisirs de la chair. Bref, Napoléon était un génie de l’organisation militaire et civile.
Nicolas Corsi a lui aussi développé avec talent ces dons innés de Napoléon pour anticiper les mouvements de troupes et déjouer les pièges de l’ennemi. Il a raconté l’histoire incroyable de cette diplomatie parallèle qui servait de force « préventive » en chapeautant la diplomatie officielle, obligée, elle, à toutes sortes de salamalecs inhérents à la politesse internationale.
Nicolas Corsi n’a pas caché que la sécurité de la nation passait aussi par des « neutralisations » des agents étrangers convaincus de conspirations sur le territoire national. Bref, on liquidait les opposants dans le plus grand secret avec des méthodes radicales.
Grand précurseur devant l’éternel, Napoléon a été le fondateur des célèbres « renseignements généraux », démantelés hélas sous la Vème République, et il a construit inlassablement les assises administratives et juridiques de la France dont il a honoré le nom et le prestige dans le monde entier.
José D’Arrigo
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Comme d'habitude, le Major Dante STEVENAZZI a animé la séance de chants de14 à 15 h 00. Tout un programme.
Une cérémonie aux morts a eu lieu à l'issue de la conférence à la mémoire de nos morts depuis dernière réunion defévrier 2025 au siège.
Les Dames ont un sucré ou/et un salé de leurs choix. Tous etaient délicieux ! le pot était offert par l'AACLE.
Mes remerciements :
La Marseillaise a fait trembler les murs du siège de l’AACLE après la minute de silence !
Nous souhaitons la bienvenue à l’AACLE :
- Monsieur Nicolas CORSI comme membre d’honneur,
- Monsieur le Cre Divisionnaire Gilles CHALOPIN comme membre actif,
- Monsieur Noël LAMBERT comme membre actif,
- Madame Maria LAMBERT comme membre actif,
- Monsieur Arthur GIOR comme membre actif exonéré de cotisation,
Prochaines activités de l’AACLE et Monsieur Légionnaire Prochaines cérémonies :
- 24 avril 2025 à 11 : Journée nationale du génocide arménien de 1915, au Mémorial - Avenue du 24avril 1915, Marseille 12e
- Saint George et Camerone 2025, pas d’activité AACLE.Projets enconférences en présentiel organisée par votre serviteur le samedi 3 mai 2025 à Marseille :
Conférence-débats en présentiel le 3 mai 2025 de 15h00 à 17h30 avec le thème :
« La franc-maçonnerie chrétienne, une imposture » donnée par Serge Abad-Gallardo au siège de l'AACLE.
De 14 à 15h00 : séance de chants de tradition dirigée par l'Adjudant-chef Nebojsa RADULOVIC.
De 15 à 17h30 : conférence,questions-réponses, conclusion, suivie de la cérémonie aux morts suivie...


Projets en visioconférences internationales :
«Budget de la défense 2025» avec M. Louis-Alain ROCHE, IGA (MH AACLE) (date à définir, un samedi de 10h30 à 12 h 30 h.de Paris


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