Coronavirus, covid-19, pandémie, quarantaine, chloroquine.
Coronavirus, covid-19, pandémie, quarantaine, chloroquine.
Ces mots sont actuellement dans toutes les têtes et sont à l’origine de toutes les rumeurs, de toutes les frayeurs et même de tous les fantasmes. Il est donc bon d’apporter quelques précisions.
Le covid-19 est le dernier d’une série de virus apparentés, d’où le numéro 19. Il est extrêmement contagieux mais pas très dangereux, même s’il provoque des décès. La mortalité est due à une inflammation aiguë des poumons, pouvant aller jusqu’à détruire les alvéoles pulmonaires : ce n’est pas le covid-19 lui-même qui est mortel, mais l’inflammation qui s’en suit. C’est une réaction de défense naturelle mais, chez certaines personnes, pour des raisons jusqu’ici non élucidées, elle s’emballe et devient pathologique. Attention : il ne faut pas pour autant prendre des anti-inflammatoires, car cela réduirait la défense de l’organisme. De « bons » anti-inflammatoires seraient certainement utiles, mais ils sont encore à déterminer.
Faut-il le préciser, le covid-19 ne va pas anéantir l’humanité. Aucune pandémie n’a jamais mis l’humanité en danger d’être détruite, même lorsqu’il s’agissait d’agents infectieux à la fois très contagieux et très dangereux et alors même qu’il n’existait aucune thérapie. Prenons un cas extrême, comme l’épidémie de peste à Marseille en 1720. Dévastatrice, elle a tué 30% de la population, puis s’est arrêtée. Epidémie et pandémie finissent toujours par s’arrêter spontanément, par suite de facteurs convergents : bactéries et virus perdent leur virulence en même temps que la population développe une résistance, en particulier une défense immunitaire.
A ce propos, l’Histoire balbutie : Marseille avait instauré une quarantaine pour prévenir la peste apportée par les bateaux en provenance d’orient, ce qui a été répété, tout récemment, avec les personnes susceptibles d’apporter le covid-19 de Chine. Le confinement était à l’origine de 40 jours. Pour le covid-19, il est plus court car les symptômes de la maladie apparaissent au cours de la 2ème semaine suivant l’infestation pour atteindre une forme grave, chez certaines personnes, 8 jours plus tard. Donc, en l’absence de symptômes au bout de 2 semaines, le danger est écarté.
La chloroquine, en fait hydroxychloroquine, est utilisée couramment contre le paludisme. Elle a été mise en avant par le Professeur Raoult, ce qui déclenché une polémique, avec une allure de match Marseille-Paris (un de plus !). Didier Raoult n’a fait que reprendre une étude publiée par les Chinois montrant que ce produit diminue la charge parasitaire dans des cellules en culture, autrement dit des cellules isolées. C’est ce qu’on appelle un bon candidat médicament pour prévenir la maladie, ou pour la traiter à ses débuts. Sera-t-il efficace ? Les études cliniques le diront assez rapidement. En aucune façon il ne doit être utilisé dans les cas graves, car lorsque l’inflammation s’installe il ne peut être que nocif. Mais, encore une fois, attention à l’automédication : aucun médicament n’est sans danger.
Il ne faut pas oublier que Didier Raoult a créé à Marseille un outil hospitalier remarquable, l’IHU méditerranée, particulièrement bien conçu pour traiter les maladies infectieuses tout en prévenant la contamination du personnel soignant, comme des visiteurs.
Max De REGGI, Directeur de recherche émérite du CNRS, membre à vie de l’AACLE
Article rédigé à la demande du Lcl Constantin LIANOS, président de l'AACLE.
Marseille, le 31 Mars 2020
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