Compte rendu de la visioconférence, du 24 juin 2023 « La politique énergétique de la France. Les défis de demain»
France : beaucoup d’énergie pour rien
« Nous vivons dans un temps où la recherche univoque d’une conformité de pensée a pris le pas sur la gymnastique intellectuelle. Il ne s’agit plus, pour nombre de nos contemporains, d’aller frotter leur intelligence aux complexes ambiguïtés du monde mais d’enserrer leur faculté raisonnante dans des schémas autorisés et canalisés. Il convient maintenant d’apporter la preuve et de la renouveler constamment, d’une adhésion sereine à quelque bien-pensance de synthèse. D’où cette propension des têtes les mieux faites à proférer et ressasser des vérités établies, quand il ne s’agit pas de contre-vérités ».
C’est le chroniqueur et historien Franck Ferrand, célèbre pour ses interventions sur le tour de France, qui a écrit ces lignes dans l’édition de l’hebdomadaire « Valeurs Actuelles » datée du 22 juin 2023. Ses observations très pertinentes tombent à pic pour illustrer l’esprit de la visioconférence donnée samedi 24 juin à la demande du lieutenant-colonel Constantin Lianos par deux éminents polytechniciens spécialistes de la politique énergétique de la France : MM. Edouard Freund et Camille Veyres. Voilà deux scientifiques de renom, rompus à toutes les rigueurs de l’analyse scientifique, qui en viennent à se défier de certaines conclusions de leurs confrères dont ils ignorent s’ils ont perdu leur boussole ou leur âme.
Le général Jean-Paul Andreoli l’a fort bien constaté lui aussi dans sa conclusion : la seule certitude absolue, à l’issue de cette conférence, « c’est qu’elle pose beaucoup de questions et apporte peu de réponses ». Avec sa sagesse et sa pondération habituelles, le général Andreoli a rendu hommage « à la qualité des deux exposés qui ont permis de mesurer la complexité du sujet ». Il a fait observer que les scientifiques ne sont pas d’accord entre eux et que d’éventuels conflits d’intérêts peuvent être amenés à fausser le débat. « Le réchauffement climatique existe, a-t-il indiqué, mais l’histoire abonde aussi d’alternances de périodes glaciaires et de réchauffement qui ne sont liées à aucune pollution humaine ».
Bref, les 479 participants invités par le lieutenant-colonel Constantin Lianos, président de l’association des anciens combattants et amis de la Légion Etrangère, à cette visioconférence très instructive sont un peu restés sur leur faim car ils attendaient des certitudes étayées et ils ont eu droit à quelques révélations de « fausses vérités » et d’approximations scientifiques « relevant du délire ». Tout se passe comme si une certaine propagande écologique avait effacé les préoccupations éthiques et tout respect d’une information avérée au public.
Les deux illustres invités eux-mêmes ne l’ont pas dit ouvertement, mais ils doutent de l’honnêteté de certains de leurs confrères qui viennent régulièrement conforter les thèses assénées par le pouvoir sur « le réchauffement climatique », « la transition énergétique » et le « respect de la planète ». L’un a fait carrière à l’institut français du pétrole, l’autre a été ingénieur des télécommunications chez Orange et ils ont exposé avec talent ce qui peut être retenu ou pas dans la politique énergétique de la France et dans l’obsession de l’union européenne visant la « décarbonation », c’est-à-dire la substitution progressive des énergies renouvelables (biomasse, hydraulique, éolien, photovoltaïque et géothermique) aux énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel) qui sont émettrices de dioxyde de carbone ou si vous préférez de gaz carbonique.
La France est un des pays promoteur de cette « décarbonation » ou de cette élimination progressive du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Le défi est immense puisque 80 % des énergies dans le monde sont d’origine fossile. M. Freund a bien expliqué que les technologies actuelles permettent le captage et la séquestration du dioxyde de carbone dans le sous-sol. Les compagnies pétrolières travaillent activement à cette capture souterraine, par souci écologique bien sûr, mais aussi pour conserver leurs parts de marché et le pactole qui en découle.
Force est de constater qu’à l’exception de la biomasse et de la géothermie, les autres énergies renouvelables permettent d’accroître de façon significative la production d’électricité. Mais l’énergie « décarbonée », donc propre par excellence, demeure l’énergie nucléaire qui est férocement combattue par les écolos qui voient en elle un danger mortel. Or la France, qui était en avance dans le domaine nucléaire, a laissé vieillir ses centrales et l’industrie qui lui est associée. Les nouveaux types de réacteurs seront de moindre capacité et seront fabriquées en usine grâce à de nouvelles techniques.
En revanche, la production de ciment produit du dioxyde de carbone et continuera d’en produire car c’est une industrie qu’on ne peut pas « décarboner ». Le bâtiment et le logement ont beaucoup progressé dans le domaine de l’électrification et la multiplication des pompes à chaleur géothermique. De même, l’agriculture, responsable elle aussi d’émissions de dioxyde de carbone, ne peut guère être amendée car le caractère irréductible de ces pollutions agricoles ne peut qu’être réduit, certainement pas éliminé.
L’exposé de M. Camille Veyres a été tout aussi brillant que le précédent même si le jargon scientifique et l’excès de chiffres n’a pas permis au béotien que je suis d’y voir toujours très clair. Prenant le contrepied de certaines « vérités établies » sur la nocivité supposée du dioxyde de carbone, M. Veyres a affirmé que le gaz carbonique était aussi un aliment très tonique pour les plantes et notamment les pins. Pour lui, « la décarbonation est une aberration car elle ne peut avoir d’effet que sur 5,5 % de dioxyde de carbone contenu dans l’air. Autrement dit : la politique actuelle est un emplâtre sur une jambe de bois ! Le dioxyde de carbone est la conséquence des températures actuelles mais il n’en est pas la cause…
Les 95 % de gaz carbonique ne proviennent pas des énergies fossiles mais du dégazage naturel : « on efface les saisons, on confond la Sibérie et le Sahara, on constate des anomalies dans les séries de températures, on veut retourner dans les cavernes », bref, pour M. Veyres, on nage dans la manipulation et l’escroquerie intellectuelle. « Dans le seul but de faire peur à la foule pour en obtenir la soumission… », a-t-il estimé.
Les questions très pertinentes du lieutenant-colonel Lianos et de Pierre Godicheau, inspirateur de cette visioconférence, ont permis d’élargir le débat et d’enrichir son contenu. Mais ce que je retiendrai personnellement c’est l’impossibilité de contredire une vérité officielle, même si elle est fausse, simplement pour complaire aux écolos sectaires.
José D’Arrigo
Lien album photos réalisé par le Lcl Christian Sabatier résérvé aux membres de l'AACLE
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Un grand merci aux intervenants: Messieurs Edouard FREUND et Camille VEYRES, au général Jean-Paul ANDREOLI pour sa conclusion et à José D’Arrigo pour son compte rendu écrit.
Seuls les membres de l’AACLE ont reçu par le courriel le lien de l’enregistrement et le code d’accès pour le replay intégral valable 72 heures.
Notre prochaine et dernière activité avant les vacances d'été : Une visioconférence du 1er juillet 2023 à 10:30 (h. de Paris) avec le thème :
«Emploi des moyens aériens nationaux dans la lutte contre les feux de forêts» "donnée par le Capitaine de Corvette Philippe ROUX ancien de l'aéronavale, actuellement commandant de bord de Canadair ", Président de l’Amicale des Pompiers du Ciel.
Constantin LIANOS
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