VINGT ANS
Ami,
Te souviens-tu de tes vingt ans ?
Te souviens-tu, jeune homme,
Des lèvres plus douces que pomme
Du premier baiser que tu donnes?
Jeune fille devenue mère,
Te souviens-tu de tes vingt ans ?
Dis-moi si dans tes prières,
Tes enfants ne sont pas présents ?
Te souviens-tu, vieil homme,
De la beauté l’été des chaumes ?
Te souviens-tu, toi député,
Réponds-mois en honnêteté,
Te souviens-tu, toi sénateur,
Réponds-moi dans le même honneur,
Te souviens-tu de tes vingt ans ?
Toi, toujours, qui tends la main
Pour être élu à nouveau demain
As-tu serré sans sourciller
Celles des parents, des familles
Qui ont perdu leur fille ?
T’arrive t-il au soir
De regarder tes mains
Dans l’intimité du noir ?
Ami, te souviens-tu de tes vingt ans ?
La vie ne commençait qu’à naitre !
Ce soir, Beethoven est dans l’orchestre,
Dans ses notes et sa poésie.
Tout est beau comme un ciel de nuit.
Ton président et tes ministres
Creusent la tombe du budget
Et se penchent en palabrant
Sur la tombe de tes enfants.
Qu’attends-tu, cher citoyen ?
Tu com-Paty et tu Bernardes,
Dans tes silences, tu lézardes
Quand il faudrait te réveiller.
Ton réveil est à changer.
Ce soir, Beethoven est dans l’orchestre
Mais le violon se défenestre :
Pleure Violon, abondamment,
Ce soir
Philippine aurait eu vingt ans.
Le 11 octobre
Jean Lary de Fortuné
XXX
Texte © Monsieur-Légionnaire
Apparu en premier surhttps://monsieur-legionnaire.org le 11 octobre 2024
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