IL Y A 50 ANS, DE GAULLE
IL Y A 50 ANS, DE GAULLE
Sur la pente des toits et les arbres sans feuilles
Les gens de Colombey que ton départ endeuille
Sont groupés silencieux. Sur un engin blindé,
Dit de « reconnaissance », quel terme plus fondé,
Ton corps paraît immense. Et, c’est vrai, il l’était.
De Londres à l’Élysée.
Point, ce jour, de panache mais seule une jeunesse
Pour te porter alors vers ta dernière messe.
Point de mots inutiles, ainsi l’as-tu voulu,
Seul le cœur de la France rassemblée et émue.
Cinquante ans sont un siècle tant les choses ont changé.
Mais est-ce tant les choses ou l’homme en vérité ?
Toi, voix tonitruante de la France blessée,
Qui ne choisis pour voie que de la redresser,
Toi qui vois aujourd’hui la barbarie s’étendre,
Tant de français couchés, tant d’autres se méprendre,
Toi qui entends crier sur la terre de France
De nouveaux aphorismes en terme de sentence
Condamnant à la mort de simples innocents,
Dis-moi : qu’aurais-tu dit il y a cinquante ans ?
Dis-moi qu’aurais-tu fait, mais est-il encore temps ?
À Marseille, le 8 novembre 2020
Veille du cinquantième anniversaire
de la mort du général de Gaulle
Jean-Noël Beverini
(commission culture de l'AACLE)
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