🇫🇷À NOS POILUS 2020🇫🇷
Mise en terre d'un soldat inconnu ! |
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Du sang, toujours du sang, ton jeune sang de France.
Ta poitrine éclatée au sortir de l’enfance,
Labourée de mitraille avant d’avoir vécu,
Déchiquetée, offerte pour n’être pas vaincue,
Traversée par le fer aigu des baïonnettes.
Du jeune sang français noirci sur ton squelette.
Des tombereaux de sang asséchant par millions
Les cœurs de nos Poilus ne courbant pas le front,
Le front, le tout premier, celui de leur visage
Et celui du Pays que l’ennemi outrage.
Ce sang, ce sang de France dont s’est gorgée la terre,
Le long de cinq étés, le long de longs hivers,
Des années sans moissons si ce n’est de soldats
Qui n’eurent de la vie que le goût du trépas,
***
Loin de leurs fiancées, leurs mères ou leurs femmes
Sur un chemin de feu nommé Chemin des Dames !
Des années sans saisons, des années sans printemps
Pour des soldats fauchés à l’âge de vingt ans.
Nous ne marquerons pas cette année l’armistice,
Ni de ces héros morts le vibrant sacrifice.
Le sang français, pourtant, continue de couler !
Que n’êtes-vous présents pour venir refouler,
Admirables Poilus, ce nouvel ennemi
Qui du sang de la France se rit et se nourrit.
Marseille, le 7 novembre 2020
En prévision de la commémoration du 11 novembre 1918 pour 2020
Jean-Noël Beverini (commission culture AACLE)
Lien du poème du Caporal-chef Claude-Fernand Lagache du 11.11.2019
Cérémonies du 11 Novembre 2019 à Marseille
Les Poilus invités au Souvenir Napoléonien 10.11.2018
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À NOS POILUS, 11 Novembre 2018
Oh, vieux Poilu de France, qui comprendra jamais
Le don de ta souffrance ? Qui comprendra jamais ?
Ce ne sont pas des mots, mêmes écrits de ton sang,
Qui diront aujourd’hui à ceux qui sont vivants
Ce que tu as vécu dans ce trou qu’est la guerre
Où s’agrippaient tes mains pour conserver Ta terre.
Oh, vieux Poilu de France, car la guerre rend vieux
Même en quittant l’enfance, que me disent tes yeux ?
Tes yeux saisis d’effroi dans le feu qui les brûle
Tes yeux si grands ouverts parce qu’ils sont incrédules
Devant tant de malheurs, devant tant d’hécatombes
Où Mort ne compte plus tant de Poilus qui tombent.
Oh, vieux Poilu de France, par qui la France est France
Quand tout semblait perdu jusqu’au mot Espérance.
Mettons-nous à genoux ; c’est Toi qui es debout
Debout dans la tranchée et debout dans la boue.
Cette guerre de boue a fait boue de ton corps
Tu es couvert de plaies mais tu combats encor.
Et le ciel sur ton front, en orage d’acier,
T’entoure d’un collier d’un ignoble charnier.
Comme un volcan, la terre crache partout du feu
Tu suffoques sans croire que tu étouffes un peu
Sous les gaz enflammés que t’offre le vent frais
Comme celui l’été couchant les champs de blé.
La terre sous tes pieds tremble plus fort encore
Que le drap secoué au matin, dès l’aurore
Quand, dans la chambre aimée, tu disais à ta femme
Que tu voulais l’aider. Mais aujourd’hui les flammes
Sont d’une autre chaleur, d’une chaleur qui tue.
L’attaque est décidée ; femme je te salue.
Les sapeurs du génie, les cisailles en mains,
Qui sait ce que sera alors leur lendemain,
S’élancent en courant aux champs des barbelés
Leurs corps déjà s’écrasent aux bras écartelés.
Femme aimée, prie pour moi. Mais ne t’inquiète pas
Nous nous retrouverons et nous mettrons nos pas
Ensemble, tous les deux, dans un monde nouveau
Où la Paix brillera.
Jean Noël Beverini
Marseille, le 24 octobre 2018
Texte et photo © strictement réservés à Monsieur-Légionnaire
à la demande du Lcl Constantin LIANOS le Commissaire en chef Jean-Noël BEVERINI a écrit ce poème à nos Poilus qui a été récité à la messe du 11 Novembre 2018 à 19 H 00 en la Basilique du Sacré-Cœur à Marseille à la messe des Marseillais présidée par Mgr Georges PONTIER, Archevêque de Marseille.
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