QUI EST SAINT MICHEL ? « QUIS UT DEUS ?»
Mais qui est Saint Michel ?
Michel est un personnage de la religion abrahamique (Judaïsme, Christianisme, Islam..). Son nom vient de l’hébreu, Mîkhâ’êl, qui signifie « Qui est semblable à Dieu », « Quis ut Deus ? »
Michel, Raphaël et Gabriel sont les seuls anges que la Bible désigne par leur nom, mais seul Michel est appelé archange, ange en chef. Il est vénéré par les Églises chrétiennes. Il est le chef de la milice angélique, encore appelé Chef des Armées Célestes ou Prince des Archanges, le Défenseur de la Foi. Il est le Champion du Bien contre son frère déchu Lucifer. On dit qu’il est psychostase* (peseur de l’âme du défunt) et psychopompe* (conducteur de l’âme des morts) lors du Jugement dernier.
*termes de la mythologie égyptienne.
Dans la Bible, Michel apparaît de nombreuses fois.
Dans l’Ancien Testament, il est envoyé comme messager quand Dieu s’adresse aux hommes. On le reconnaît parfois comme celui qui retient la main d’Abraham prêt à immoler son fils Isaac. C’est lui qui apparut à Josué à Jéricho et le fit vainqueur, c’est également lui qui aida David à vaincre Goliath.
Michel apparaît au voyant prophète Daniel (Dan 10, 13-21 ; 12,1) : il aida l’ange Gabriel dans son combat contre le mal.
Dans le nouveau Testament
Il entre en conflit avec Satan, le démon dans l’épître de Jude (v.9).
Mais surtout, dans les visions grandioses de Saint Jean au livre de l’Apocalypse (Ap 17, 7-9) :
L’archange Michel a pour mission de chasser du paradis les mauvais anges, il écrase leur révolte et expulse du paradis leur chef Satan en lui disant « Quis ut Deus ? », c’est à dire « Qui est comme Dieu ? » (En référence à l’orgueil de Satan qui voulait monter au plus haut des montagnes et se montrer ainsi semblable au Très Haut).
Dans l’iconographie traditionnelle, il terrasse le dragon, représentation de Satan et symbole du mal.
Saint Michel est aussi cité dans le Coran (Mikaïl) comme étant un ange de Dieu, il apparaît à une seule reprise dans le Coran à la sourate II, verset 98.
Son culte est largement répandu : dès le IVe siècle en Orient. Il fait son apparition en Occident à la fin du Ve siècle avec le premier sanctuaire élevé à Monte Sant’Angelo dans le massif du Gargano en Italie en 492. Vers l’an mil, d’autres nombreux édifices seront élevés dont le plus célèbre est le Mont-Saint-Michel en Normandie en 709.
Saint Michel au Mont-Saint-Michel
Saint Michel est le patron de l’Église catholique, de l’Allemagne, de la Normandie et de la ville de Bruxelles. Il est aussi le patron de métiers anciens comme les épiciers, les escrimeurs, les manœuvriers, les policiers, les soldats, les boulangers, les pâtissiers, les tonneliers et plus récemment les parachutistes (proposé en 1944 puis officialisé le 29 septembre 1948 dans la cathédrale de Hanoï). Saint patron des Chevaliers avec Saint Georges et Sainte Marie.
Saint Michel est représenté ailé et armé d’une épée terrassant le dragon, il est fêté, principalement en Occident, le 29 septembre. Michel, envoyé du Dieu, terrassant le dragon, symbolise la victoire du Bien sur le Mal, parfait archange et archétype de l’esprit chrétien et chevaleresque !
SAINT MICHEL PATRON DES PARACHUTISTES
Origine du choix de saint Michel comme saint patron des parachutistes
C’est en Angleterre, le 5 juin 1944, qu’un aumônier anglais remit aux parachutistes du 4e SAS (Special Air Service) dont se trouvaient des hommes du 2e RCP, une médaille à l’effigie de saint Michel avec au revers Sainte-Jeanne d’Arc. Ils furent parachutés en Bretagne le 6 juin 1944 et se joignirent aux 3000 résistants du Morbihan pour harceler l’ennemi et participer aux combats de la libération. La médaille de saint Michel devint alors leur signe de ralliement.
En France, en février 1945, l’aumônier du Corps Franc de l’Air Valin de la Vaissières proposa alors saint Michel comme le patron officiel des parachutistes. Le Père Jego et le Père Mulson sont les aumôniers du 3e Bataillon du 1er Régiment de chasseurs parachutistes appuya ce choix affirmant qu’il est « Celui qui dirige nos combats intérieurs et extérieurs, les luttes de notre vie d’homme ». C’est le Père Jego qui, à la fin de son sermon au cours d’une messe en la cathédrale de Hanoï en 1948, s’écria « Et par Saint-Michel vivent les parachutistes !».
C’est ainsi que le 13 février 1948 dans cette même cathédrale de Hanoï, une cérémonie officielle concrétisa le choix du saint Patron, réaffirmé et commenté par le Père François Casta, jeune aumônier des parachutistes (1erbataillon de Choc puis des 1er RCP et 1er BEP) qui était chargé du dossier. Le 29 septembre suivant, jour de la fête de Saint-Michel, tous les parachutistes célébrèrent « La Saint-Michel », une médaille en argent massif fut frappée sous la direction du Père Casta (La fabrication de ces médailles put être payée grâce au butin pris à l’ennemi lors de l’opération Léa à Bac Kan, menée par les parachutistes eux-mêmes).
Et depuis la tradition se poursuit, chaque année la Saint-Michel est officiellement fêtée par toutes les unités parachutistes de l’armée française.
En conclusion
Aucun protecteur ne pouvait mieux incarner le saint patron des parachutistes que saint Michel : il est celui qui descend du ciel pour le combat contre le mal, rôle dévoué aux troupes aéroportées. On rappelle souvent aussi une phrase de l’Apocalypse « Il se fit un silence dans le ciel lorsque l’archange Michel combattit le dragon », phrase qui fait penser au silence vécu par le parachutiste qui fait suite à la sortie de l’avion et au déploiement de sa voile, silence particulier, comme un bref mais intense instant de répit, de recueil, de prière avant d’arriver dans le fracas des combats.
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