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Les actualités de
Monsieur Légionnaire

QU’EST-CE ÊTRE MARSEILLAIS ?

Notre quotidien régional « La Provence » a réuni le lundi 19 mai en son siège sept personnalités autour de la question :  « Qu’est-ce être marseillais ? ».  J’ai lu quelques interventions et, naturellement, celle d’Edmond Échinard invité à ce débat. 
Je me suis demandé quelle aurait été ma réponse à cette intéressante  question. J’aurais, je crois, répondu :
 
 Être marseillais : ce n’est pas habiter Marseille ; c’est être habité par Marseille. C’est être à Marseille pour Marseille comme Pierre Échinard l’a été et comme l’est Hélène, son épouse qui délivre aujourd’hui une conférence sur « Les Dames du siège, 500 ans déjà ». Comme l’ont été Adrien Blès, Philippe Hiély, Georges Briata, Gaston Gasparri, Claude Mercier, Michel-Marie Zanotti-Sorkine… et bien d’autres de la même veine ». Je ne saurais tous les citer.
 
Cela peut surprendre mais c’est cela à mes yeux.
Comment ? Pourquoi ?
Question d’histoire et d’attachement.
 
Renan définissait la Nation comme une communauté d’Histoire, de langue et d’âme. Assurément la définition de Renan pour la Nation ne saurait être appliquée à Marseille et constituer la définition actuelle du marseillais. Marseille ne partage pas ou plus une communauté de langue. Marseille ne partage pas ou plus une communauté d’Histoire. Marseille possède une âme aux multiples facettes. 
 
Alors, comment être marseillais ?
 
Être marseillais se manifeste naturellement par l’amour de cette ville, née ville la première sur le territoire de France et née chrétienne la première sur le territoire de Gaule. Cet amour de la ville (qui ne saurait se résumer ou se rapetisser à celui d’un club sportif)  trouve son premier fondement dans la connaissance de son histoire. Être marseillais est s’inscrire, par nature ou par volonté, dans cette longue histoire qui commence bien avant 600 ans avant J.-C. mais dont le premier immense éclat a surgi à cette date.
 
Un jeune homme amoureux d’une jeune fille veut connaître son histoire, son passé, ses goûts … et réciproquement. L’amour d’une ville est du même ordre, de la même nature. Celui qui ne connaît pas l’histoire de Marseille, qu’il soit ou non marseillais de naissance,  est comme un homme qui ignorerait l’histoire de ses parents, de sa famille, de ses ascendants et refuserait de les connaître.  
 
Une histoire
Connaître l’histoire de Marseille, que cette connaissance soit complète ou superficielle, est donc une condition première. Connaître l’histoire de Marseille inclut de connaître son patrimoine et les personnalités, femmes et hommes, dont elle est ville de naissance ou de résidence. 
 
De sa propre demeure, nous connaissons les éléments qui la constituent ; nous apprécions tel meuble, tel tableau, tel objet, telle décoration, tels souvenirs. Comment aimer une ville et se déclarer « marseillais » sans connaître les éléments qui, également, la constituent ? Une connaissance, même sommaire et approximative, du patrimoine marseillais est indispensable à la reconnaissance de la qualité de marseillais. A contrario, pourquoi alors ne pas résider sous n’importe quelle latitude ? Je peux résider à Marseille pour n’importe quelle raison et ne pas aimer Marseille, ni vouloir me sentir marseillais. Mais pour être reconnu marseillais, encore faut-il que je manifeste un attachement.
 
Un attachement
Un attachement, à savoir des attaches profondes, quelles qu’en soient les anciennetés. Un attachement à sa terre, à son sol, à son histoire, à son patrimoine, à ses traditions, aux hommes et femmes
célèbres dont Marseille peut s’enorgueillir. Je ne citerai aucun nom ; cela serait forcément limitatif. Il suffit de lire le « Dictionnaire des Marseillais » et le » Dictionnaire ou Nouveau Dictionnaire des Marseillaises ».   
 
Être marseillais, se vouloir marseillais, se vouloir être reconnu comme marseillais, n’est pas poser ses pieds sur un sol ; c’est tisser une histoire d’attachement avec une ville. 
 
L’attachement, comme l’amour, se traduit par des actes. Ton degré d’appartenance à Marseille et ta qualité de marseillais se mesurent à l’existence et à la qualité de tes actes pour Marseille. Quels sont tes actes pour valoriser Marseille ? Quand on aime, on aime valoriser l’être aimé.
 
Le marseillais sait s’incliner devant le sacrifice de ses anciens dont les noms figurent sur tous les monuments de la ville qui honorent l’honneur des Poilus, des soldats de la seconde Guerre mondiale et des conflits ultérieurs. 
 
En conclusion
En conclusion, le vrai marseillais est un amoureux actif de sa ville. L’identité de Marseille et des marseillais n’est plus dans l’accent, ni dans l’origine géographique. Elle est dans ce qui fait chanter en lui la voix de Marseille, « comme chante la mer au fond des coquillages » (Michel Zamacoïs 1866-1955).
 
Dans le cours de l’histoire, certaines familles ont à ce point aimé Marseille qu’elles ont fait le choix de donner à leurs enfants, fils comme filles, le prénom de « Marseille » :
 
Marseille d’Altouitis,
Marseille Roux de Corse
Marie Désirée Marseille
Marseille Borély
Marseille de Castellane
Marseille de Fortia…
 
Aimer Marseille et être marseillais, c’est faire Marseille sien ou sienne.
 
Voilà quelle aurait été ma réponse. Elle est assez longue ; le marseillais aime parler, discourir. En voilà une caractéristique !  Elle aurait pu être plus développée encore. Le marseillais aime aussi entonner quelques chansons ; le marseillais en connaît une qui s’appelle « Cansoun de la Coupo » (Chanson de la Coupe) :
 
« D’un ancien peuple fier et libre 
Nous sommes peut-être la fin
Et, si les Félibres tombent,
Tombera notre nation.
Verse-nous les espérances
Et les rêves de la jeunesse,
Le souvenir du passé
Et la foi dans l’an qui vient » 
 
Jean-Noël Beverini
***
Nous sommes très attentifs au sein de l'AACLE et Monsieur Légionnaire au respect de la liberté d'expression, socle de notre démocractie. Le débat est donc ouvert.
Habitez-vous à Marseille ou bien vous sentez-vous habité par Marseille comme l'écrit Jean-Noël Beverini. Tel est son point de vue mais nous publions évidement les opinions de nos amis qui pourraient être différentes. À vos plumes ! 
Constantin LIANOS
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Cher Constantin,

Bravo pour ton incise en fin de transmission du texte. Tu poses bien le débat.

Si l’on se réfère à un de mes critères:  Le vrai marseillais « sait s’incliner devant le sacrifice de ses anciens dont les noms figurent sur tous les monuments de la ville qui honorent l’honneur des Poilus, des soldats de la seconde Guerre mondiale et des conflits ultérieurs », j’espère que nombreux seront ceux qui diront « Oui, nous nous inclinons devant leur sacrifice ». En incluant nos morts en Indochine et en Algérie et en incluant nos Légionnaires sur tous les champs de bataille, et tout récemment nos soldats morts au Mali, en Afrique en opérations extérieures, dans l’opération Sentinelle …, nos gendarmes et nos policiers. Oui, nous marseillais, nous nous inclinons devant leur sacrifice.
Jean-Noël i ⚓️
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