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Les actualités de
Monsieur Légionnaire

Aux ordres de la bannière étoilée

Un ancien officier-général de la Marine, lié par ses activités civiles aux États-Unis d’Amérique, vient, dans une tribune, de vivement critiquer ses homologues. Il leur reproche sévèrement de ne pas penser selon la doxa euro-otano-étatsunienne dans l’analyse du conflit en Ukraine. Il ne les considère plus, sans nul doute, comme ses camarades.

Je ne suis pas pro-Russie et encore moins pro-États-Unis, je suis un patriote. Je crois avoir fait mon devoir, jusqu’à ce jour, pour servir exclusivement mon pays. Au cours de ces longues années j’ai pu découvrir toutes sortes d’actions visant à ruiner le patriotisme français et l’indépendance de la France. Elles sont insidieuses mais procèdent toutes de la prétention étatsunienne à dominer le monde et du matraquage d’idées supranationales propagées par les idéologues euro-atlantistes. 

Dans de lointaines fonctions, j’ai eu sous ma responsabilité les observateurs français dans les différentes missions onusiennes. Lors de mes visites de contrôle, j’ai souvent été obligé de leur rappeler, contrairement à ce qui leur était seriné, qu’ils servaient la France dans une mission internationale et seulement elle. Ils demeuraient des officiers français, malgré le béret bleu qu’ils portaient. Il semble que cette simple vérité ait été oubliée par quelques officiers-généraux minoritaires adoubés par les médias grand-public. Sans hésitation, ni mouvement de conscience, dans ce conflit ukrainien, ils défendent les intérêts des États-Unis. Ils en viennent à reprocher à ceux qui examinent les faits, de simplement les constater. Dans cette affaire, les fauteurs de guerre sont précisément ceux dont ils se sont érigés en porte-parole. Curieusement ces officiers-généraux, pour la plupart, ont servi dans l’OTAN et en ont tiré quelques avantages…

J’aimerais leur dire que la France n’a strictement aucun intérêt en Ukraine mais que ses dirigeants, malheureusement, se sont ralliés à un pays prédateur aux ambitions totalitaires. Sous couvert de l’Alliance Atlantique et de l’OTAN, il continue, inlassablement à appliquer la doctrine de Monroe et son corollaire au nom d’une invraisemblable « destinée manifeste ». Les États-Unis croient avoir mission divine de dominer le monde. L’appui supposé de Dieu est le propre de quelques impérialismes. « In god we trust » a été concurrencé, un moment, par « Got mit uns ». Cette invraisemblable prétention a été confirmée par des personnages comme Kissinger et surtout Brzezinski, auteur du Grand Échiquieret du Vrai Choix, où il affirme, avec le même cynisme qu’Hitler dans Mein Kampf, que « l’amélioration du monde et sa stabilité dépendent du maintien de l’hégémonie des États-Unis ».

J’aimerais préciser, à ces camarades égarés, que les États-Unis n’ont cessé de malmener la France depuis la victoire alliée de 1945 dont ils revendiquent l’exclusivité. Je note incidemment que sans l’énorme effort de la Russie des Soviets et sans les Armées alliées, dont la nôtre et sa composante Résistance, ils auraient eu bien de la peine à parvenir à la victoire. Cependant ils possèdent Hollywood et tout un énorme système de contrôle, d’influence, de domination et de désinformation. Il passe par leurs ONG, le dollar, les fonds de pension, le Droit externalisé, la CIA, l’imposition de leur langue, une armée d’occupation avec 800 implantations dans le monde… et des politiciens étrangers, convertis, oubliant leur patrie et même, je le constate amèrement, quelques officiers-généraux français. Je note aussi qu’ils n’ont jamais gagné une guerre seuls et qu’ils ont perdu toutes celles qu’ils ont engagées. Dois-je énumérer leurs défaites et leurs retraits honteux? En vrac, pour être bref: Corée, Vietnam, Somalie, Irak, Syrie, Afghanistan…partout ils ont créé le chaos, comme notamment en ex-Yougoslavie ou en Libye. Que l’on ne me dise pas non plus qu’ils ont permis la victoire de 1918 face à l’impérialisme prussien. Ils ne sont pas rentrés en guerre en 1917 comme leurs sectateurs essaient de nous le faire croire mais en juin 1918, après que les Français les eurent équipés de chars, d’avions, de mitrailleuses, de canons et instruits leurs officiers et soldats. Ils perdirent 100 000 hommes, bien peu au regard des armées française, britannique ou italienne, dont 50 000 par maladie.

Vous qui êtes subordonnés à eux, observez ce que nous leur devons véritablement sur une récente et brève période. Souvenez-vous du contrat rompu avec la Russie, selon leurs exigences. Il concernait deux porte-hélicoptères que nous avions construits. Rappelez-vous les millions de dollars d’amendes payés par nos banques et entreprises dans le cadre de l’externalisation de leur Droit, parce que certains de leurs clients ne plaisaient pas à Washington. Je passe sur leur rôle déterminant au sein de l’UE qui est une de leur réalisation et où, depuis toujours, directement où indirectement, via leurs groupes de pression, ils pèsent sur la politique de cette organisation. Je souligne, au passage, que madame Von der Leyen, malgré son patronyme germanique, est d’ascendance étatsunienne. Sa famille jadis s’est enrichie dans la traite négrière, et son mari travaille aux États-Unis. Je termine ce panorama très rapide, et non-exhaustif,  par l’affaire de la rupture du contrat de vente de sous-marins conclu avec l’Australie où la France s’est fait spolier par son allié!

Mais pourquoi donc les États-Unis, qui ne sont pas nos amis, sont-ils entrés indirectement en guerre contre la Russie? Ce pays s’intégrait lentement mais sûrement à l’univers européen et les échanges se multipliaient et s’intensifiaient. L’Ukraine n’a jamais été qu’un prétexte. Nous savons que Kiev malmenait terriblement les russophones du Donbass et que l’Ukraine avait émis le souhait d’intégrer l’OTAN. Nous savons que la CIA, était à la manoeuvre depuis bien avant le coup d’État de Maïdan, et qu’un vaste système de mensonges et de désinformation allait tout faire pour justifier l’injustifiable. Pourtant James Baker avait promis à Gorbatchev que les anciens pays du Pacte de Varsovie n’intégreraient pas l’OTAN…Tromperie, évidemment! il finit par ne manquer que l’Ukraine pour que la Russie soit totalement ceinte par cette organisation. Les Russes ont finalement compris qu’il n’y avait rien à espérer d’un pays à l’orgueil démesuré et systématiquement mensonger. Ils sont alors tombés dans le piège étatsunien et ont lancé leur opération militaire spéciale. Les soi-disant occidentaux ont eu beau jeu, alors, d’accuser la Russie d’agression.

En fait, messieurs les quelques officiers-généraux qui critiquez les patriotes, vous soutenez les buts de guerre de Washington. Il s’agissait pour les États-Unis de détruire la Russie et de partager son vaste territoire en au moins trois parties dont l’une, après modification de son régime, aurait pu se rapprocher de l’UE. Une UE déjà sous leur contrôle via, précisément, l’OTAN et l’Allemagne leur allié favori et obéissant. La Sibérie et l’Extrême-Orient devenant des protectorats étatsuniens complétant ainsi leur dispositif, au Sud, sur l’Océan Pacifique, pour encager la Chine, leur futur ennemi. 

La France n’avait aucun intérêt à entrer dans ce conflit. Vous en avez vu les conséquences sur notre économie, déjà fragilisée, et sur notre société perturbée. Mais sans doute considérez-vous qu’il s’agissait là du prix à payer pour continuer à servir les ambitions étasuniennes auxquelles vous adhérez. Ce ralliement stupide de la France a surtout miné sérieusement sa puissance. Désormais nous payons très cher notre énergie et nos importations. Parallèlement nous enrichissons la Russie. Bravo! Vous ne direz jamais que les responsables sont ceux qui ont saboté notre production d’électricité nucléaire pour complaire aux Allemands et faciliter in fine l’importation de gaz de schiste en provenance des États-Unis d’Amérique… Vous ne l’avouerez pas car les responsables sont exactement les mêmes qui nous ont impliqués dans cette affaire ukrainienne et, qui, comme vous, encensent les États-Unis d’Amérique et l’OTAN. Cette organisation a muselé l’ONU, ce qui a dénaturé notre siège permanent au Conseil de sécurité et effacé notre droit de veto. Notre dissuasion nucléaire, désormais, n’a plus de réelle utilité puisque notre engagement aux côtés des États-Unis nous amène à avaliser l’emploi tactique de l’arme atomique en contradiction avec notre politique d’emploi stratégique uniquement en cas de menace sur nos intérêts vitaux. Enfin la Russie, ayant fait l’analyse de nos faiblesses, a pu pénétrer notre dispositif en Afrique. Elle nous aura chassé, avec ses mercenaires de l’OMP Wagner, de plusieurs pays, pour lesquels nous avions pourtant engagé la vie de nos soldats. Sans doute n’aviez vous pas imaginé que la France pouvait être grande et indépendante, aussi, grâce à des atouts outre-mer.

Je croyais ingénument - semble t-il - que tous les officiers français avaient,  parmi leurs qualités, celle d’analyser le monde et de regarder les relations internationales au prisme de leur patriotisme. 

Je me suis alors souvenu que notre histoire, dans ses heures les plus sombres, a toujours connu des personnages qui l’ont trahie. Quelques noms me sont venus à l’esprit. De l’évêque Cauchon, dévoué aux Anglais, en passant par le connétable de Bourbon et le Grand Condé, un temps à la solde des Espagnols, en arrivant à Laval, Doriot et quelques autres avec leurs miliciens au service des Allemands. Je n’ai pas voulu approfondir, ni inclure dans cette courte liste quelques uns des politiciens d’aujourd’hui qui mériteraient, selon certains, d’y figurer. Ils minent l’indépendance et la grandeur de la France.

J’espère que vous reconnaîtrez vos erreurs de comportement et que vous n’allongerez pas cette triste liste.

Henri ROURE

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