Carrière grecque antique de Marseille : La Corderie Il est des cordes qui se perdent … sur la harpe de l’Histoire
La Carrière grecque antique de Marseille (La Corderie 13007 Marseille France) après une interminable agonie est en cours actuellement d’inhumation et de disparition. Dernier acte du plus grand mensonge culturel et archéologique de l’histoire de Marseille, dont il est inutile de rappeler que la ville doit, en tant que cité, sa naissance à la Grèce.
Au regard de la psychanalyse, Marseille, en rayant de la carte sa Carrière-matrice-fondatrice, tue la mère, efface ses origines, ensevelit son passé, méprise son histoire, insulte l’histoire méditerranéenne et l’Histoire elle-même dans son ensemble.
Une ville, rappelons-le aussi, qui fut capitale européenne de la Culture (culture) ! Une ville dont la devise est :
« Par ses actes immenses Marseille resplendit »
( Toustèmes per si grand fa resplendigue marsiho »)
Le blason municipal est entouré de branches d’olivier, l’arbre même de la Grèce !
Quelle honte ! Marseille ne resplendit aujourd’hui que par son inculture, son « wokisme » et ses actes actuels de culture ne sont qu’ignorance et mépris de ses origines.
Un mensonge de l’ancienne municipalité dont la nouvelle équipe, complice, accepte l’héritage sans ne rien démentir.
La mise au jour de la carrière en 2017 a été présentée comme une découverte. Une découverte ! J’ai pu étudier à nouveau ces jours derniers un remarquable document paru en 1821 sous le titre
« Statistique du département des Bouches-du-Rhône »
(Première de couverture du document)
Le document se présente sous la forme d’un registre de 56 cm de haut sur 43 de large, comportant feuilles de texte et atlas de planches en magnifiques dessins. Il est dédié au Roi par M. le comte de Villeneuve, préfet des Bouches-du-Rhône. La planche XI – Archéologie - traite des fouilles conduites dans le bassin de carénage alors en creusement « entre Saint-Victor, le fort Saint-Nicolas et le quai de Rive Neuve ». Les fouilles ont mis à découvert trois niveaux d’occupations successives :
« Enfin au dessous de toutes les terres de transport et des 3 cimetières, à 10 mètres de profondeur, gisait une carrière de pierres à bâtir, anciennement exploitée, où l’on a trouvé des tombeaux à moitié taillés et non encore détachés, des pierres et auges destinées à des pressoirs à huile, etc. Cette carrière était très peu élevée au dessus du niveau de la mer ».
C’est son prolongement. Alors, la Corderie : une découverte en 2017 ! Un mensonge éhonté. Le permis de construire accordé à Vinci a été signé en toute connaissance de cause. La volonté de détruire le site archéologique fondateur de Massalia a été tout à fait consciente. La richesse archéologique et culturelle ne pouvait avoir de prix face à celui d’un immeuble. Et cette destruction est le choix et l’œuvre de la plus ancienne ville de France.
Détruire en connaissance de cause un patrimoine archéologique et culturel n’est-il pas susceptible de relever des tribunaux ? Que Marseille n’ose plus parler de préservation de son patrimoine. Plus que les livres de Pagnol, elle ferait rire le monde.
Je propose au Directeur de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille, noble Académie héritière de l’antique Académie grecque de Massalia, selon la déclaration de son ancien et regretté Secrétaire Perpétuel, de décrocher le bas-relief grec antique d’Aristarché conservé dans la salle des séances.
Jean-Noël Beverini
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